gharedgpoliceDans une de nos éditions précédentes, Mohamed Diallo alias Junior, présumé assassin de Madame Boiro, ex-directrice du trésor, dans une interview exclusive qu’il a accordée à Guinéenews©, a enfoncé les hautes autorités sécuritaires du pays dont les patrons de la police et de la gendarmerie nationales. En début de soirée nous avons tenté d’avoir la version des faits du directeur général de la police nationale ainsi que le haut commandant de la gendarmerie nationale. Le premier, l’inspecteur général de police Mohamed Gharé, s’est prêté volontiers à nos questions. Quant au second, le général Baldé, nos tentatives pour le joindre furent vaines tant au téléphone qu’au niveau du haut commandement où nous nous sommes rendus à 20 heures.

Guinéenews© : Vous avez dû avoir les échos des révélations faites par le nommé Junior dans l’interview qu’il a accordée à Guinéenews© puis reprise par la quasi totalité des radios et télévisions de la place ce jeudi.

Mohamed Gharé : (Il rigole).

Guinéenews© : Junior vous cite comme étant une personne qui le protège ou l’ayant protégé par le passé tout comme le général Baldé, haut commandant de la gendarmerie nationale.

Mohamed Gharé : (Il prend un air de sérieux). Par rapport à la question, je voudrais vous dire tout simplement que je n’ai jamais (il insiste) jamais protégé Junior. En ma qualité de directeur général de la police, nous avions eu plusieurs renseignements concordants sur Junior par rapport à sa participation à des braquages à Conakry, nous ne pouvons pas le protéger. Au contraire, on le recherchait. Mais vous même, quand vous lisez cette interview-là, il y a trop d’incohérences. Je n’ai pas besoin de le défendre par rapport à cela, je ne le défends pas. Junior est un malfrat, il veut noyer le poisson. Mais il ne peut pas. Il tient le langage de tout délinquant. La police nationale a la conscience tranquille, elle traquera les bandits partout où ils se trouveront en Guinée dans la mesure de ses possibilités et de ses moyens. Et c’est ce que nous faisons.

Guinéenews© : Au lendemain de l’assassinat de madame Boiro, il avait été interpellé par la police. Après intervention de la gendarmerie, il a été reçu par le général Baldé qui lui aurait, dit-il, remis la somme de cinquante millions (50.000.000) GNF avant de lui dire de partir de la Guinée…

Mohamed Gharé : (Il ne laisse pas terminer la question).…mais posez la question au général Baldé !

Guinéenews© : En ce moment, on fait des mains et pieds pour l’avoir.

Mohamed Gharé: Il est mieux placer pour répondre à cette question.

Guinéenews© : Dans l’interview, Junior affirme que bien qu’étant à l’étranger, il communiquait constamment avec vous. D’ailleurs, vous lui aurez dit que le moment n’était pas propice pour qu’il revienne en Guinée.

Mohamed Gharé : Mais, ça ce sont des allégations ! Ce sont des allégations pures et simples mon frère.

Guinéenews© : Junior révèle aussi que la police et la gendarmerie font de la surenchère. Selon ses dires, ce sont ces deux corps qui incitent les criminels à commettre des actes pour qu’on mette à leur disposition les moyens et budgets supplémentaires.

Mohamed Gharé : Mais mon frère, ça c’est le langage d’un délinquant! C’est le langage d’un délinquant qui va être coincé par les faits! Mais les faits sont têtus mon frère! Il pense qu’en tenant ces allégations qu’il va s’en sortir, mais ce n’est pas possible! Est-ce que nous, nous demandons les moyens en fonction des machins? Non! La seule chose que nous avons réclamée, c’est la mise à disposition des services de sécurité des moyens! C’est tout! C’est ce que nous avons demandé! Des fois, j’ai surtout dit qu’il faut que le budget soit décentralisé pour que les services de sécurité puissent faire correctement leur travail! C’est tout! On a besoin du minimum de moyens! C’est vrai que l’État est en train de fournir beaucoup d’efforts, mais il faut reconnaître aussi que les policiers sont en train de fournir beaucoup d’efforts! Ne tenez pas compte des allégations d’un délinquant! Il cherchera toujours à noyer le poisson.

Guinéenews© : Comment expliquez-vous le fait que Junior, bien qu’étant interné à la maison centrale, dit-il, dans une cellule secrète, puisse avoir sur lui un téléphone lui permettant de communiquer avec l’extérieur ?

Mohamed Gharé : Mon frère, posez la question à l’administration pénitentiaire! Je ne veux pas me mêler des affaires de la justice.Vous-même, vous devez savoir si c’est normal ou si ce n’est pas normal.

Guinéenews© : Quelque chose d’autre que vous souhaiter ajouter ?

Mohamed Gharé : Au moment où vous m’appelez même, je suis comme ça à la direction centrale de la police judiciaire parce que, je suis régulièrement le niveau de l’évolution de l’enquête par rapport à l’assassinat de Diaouné (ndlr, Thierno Aliou Diaouné, ex ministre de la jeunesse froidement abattu dans la nuit du 6 février). La police est en train de travailler d’arrache-pied. Donc, je suis régulièrement mes hommes dans leur travail. Je suis en ce moment à la police judiciaire et je dis aux guinéens, patience, la police est en train de faire son travail. J’ai toujours dit que le taux d’élucidation des crimes et délits en Guinée sont les taux les plus élevés dans la sous-région. Ça veut dire que les services de sécurité travaillent. Moi, je suis très heureux, la population fait le constat. Policiers que nous sommes, nous avons la volonté. Nous travaillons d’arrache-pied, mais la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a.

Guinéenews© : Tout à fait.

Mohamed Gharé : Voilà ! Nous sommes conscients des tâches qui nous attendent, mais la population peut nous faire confiance parce que, nous avons la volonté. Nous demandons le minimum de moyens, le minimum.