Cotonou, au Bénin, a accueilli du 12 au 14 mars 2015 le symposium international « Intégration de la lutte contre les maladies parasitaires en Afrique subsaharienne ». L’occasion de présenter des résultats de recherche sur les stratégies de lutte anti-vectorielle comme le diagnostic et le dépistage du paludisme pendant la grossesse. Et en matière de prévention, les stratégies doivent être améliorées si l’on se réfère à cette étude conduite au Bénin par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Les impacts néfastes du paludisme pendant la grossesse.

Anémie de la mère, naissance prématurée, faible poids du nouveau-né à la naissance, l’impact des infections palustres est largement sous-estimé. Les techniques classiques de diagnostic par microscope ne sont pas suffisamment fiables et la technique de biologie moléculaire reste encore la plus efficace.

« Nos techniques de diagnostic habituelles, c’est soit la goutte épaisse [échantillons sanguins],soit ce qu’on appelle le test de diagnostic rapide (TDR) qui est un test enzymatique qui permet de détecter les parasites dans le sang, et qui ont une certaine sensibilité, souvent médiocre, explique le professeur Philippe Deleron, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Et on a montré récemment que si l’on utilise des techniques plus sensibles comme la PCR – des techniques moléculaires de mise en évidence d’acides nucléiques plasmodiales – on double grosso modo le nombre de femmes qui sont détectées et infectées. Par exemple, pour une femme enceinte en début de grossesse, quand on se présente pour la première fois au centre de santé, on passe environ de 15 à 20 % détectés par la goutte épaisse, à 40 % par la PCR. »

Les chercheurs préconisent également d’augmenter le nombre de doses de traitement préventif au nombre de deux actuellement pour la femme enceinte. En effet, un tiers d’entre elles, suivies dans l’étude, étaient infectées lors de l’accouchement.

Avec rfi