1554229296_B975312211Z.1_20150416235504_000_G044BJS5M.2-0Le drame des naufrages de migrants en Méditerranée a fait jeudi de nouvelles victimes, au cours de deux épisodes dramatiques. A bord d’une première embarcation, douze hommes ont été jetés à la mer au cours d’une rixe religieuse entre migrants musulmans et chrétiens. A bord d’une seconde embarcation, 41 personnes ont péri ne laissant que 4 survivants.
Une rixe religieuse
Quinze hommes, des musulmans sénégalais, maliens et ivoiriens, ont été arrêtés à leur arrivée à Palerme en Sicile, sur la foi de témoignages, a annoncé jeudi la police italienne. Ils sont suspectés d’avoir d’avoir jeté douze chrétiens à l’eau.

« Au cours de la traversée, les Nigérians et les Ghanéens, en minorité, auraient été menacés d’être jetés à l’eau par une quinzaine de passagers », a rapporté le communiqué de la police.

Le motif de la colère des agresseurs, a-t-il précisé, « serait la profession de foi chrétienne par les victimes, au contraire de la foi musulmane professée par les agresseurs. Les menaces se seraient ensuite concrétisées et douze personnes, toutes nigérianes et ghanéennes, auraient succombé dans les eaux de la Méditerranée ».

« Les survivants auraient survécu en s’opposant par la force à la tentative de noyade, formant dans certains cas une véritable chaîne humaine », a indiqué la police.

41 morts noyés
Dans un autre épisode tout aussi dramatique, quatre migrants, tous Africains, ont raconté à leur arrivée à Trapani en Sicile être les seuls survivants du naufrage de leur embarcation, qui transportait au total quelque 45 personnes.

Selon leur récit au personnel humanitaire qui les a accueillis, leur vieux canot pneumatique s’est rapidement dégonflé et a coulé.

Ces drames n’en découragent pas pour autant les migrants, qui restent des centaines à tenter chaque jour de gagner l’Europe depuis les côtes de la Libye, à la faveur du chaos régnant dans ce pays depuis des mois. Quelque 1.200 d’entre eux ont encore débarqué jeudi en Italie, où de plus en plus de municipalités ont du mal à gérer l’afflux de naufragés.

Ce weekend, 400 migrants avaient déjà disparus. © Giovanni Isolino
Ce weekend, 400 migrants avaient déjà disparus. © Giovanni Isolino
Face à ces arrivées massives, et son cortège de drames, le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni a exprimé sa colère envers l’Union européenne. « Le problème est européen mais le remède est italien, ça ne va pas. La surveillance et les secours en mer pèsent à 90% sur nos épaules », a-t-il déclaré.

Les Nations unies, dans un communiqué publié jeudi à Genève par le Comité pour les droits des travailleurs migrants, ont ainsi réclamé de l’Union européenne qu’elle adopte « une nouvelle approche vis-à-vis de l’immigration ».