Le ministre sénégalais des Affaires étrangères mankeur-ndiaye3 a annoncé lundi à Dakar la décision du Sénégal d’envoyer 2 100 soldats en Arabie Saoudite pour combattre les rebelles chiites Houthis à la frontière avec le Yémen. Seulement, cette mesure fait polémique dans le pays. L’Opposition comme les membres de la coalition Benno Bok Yakaar au pouvoir critiquent cette décision.

C’est au total, 2 100 soldats que le Sénégal a décidé de déployer en Arabie Saoudite pur combattre les rebelles chiites Houthis à la frontière avec le Yémen. C’est le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye qui l’a annoncé lundi à Dakar devant les députés. « Le Sénégal enverra 2 100 soldats en Arabie Saoudite, à la demande des autorités saoudiennes », a-t-il annoncé. Selon lui, Macky Sall, « le président de la République a décidé (…) de répondre favorablement à une demande de l’Arabie Saoudite en déployant en terre sainte d’Arabie Saoudite un contingent de 2 100 hommes », soulignant que « les modalités et les arrangements nécessaires au déploiement des soldats sénégalais dans ce royaume ont été discutés par les états-majors des Forces armées des deux pays ».

Mankeur Ndiaye a insisté sur le fait que le Sénégal a pris cette décision pour soutenir « l’Opération Tempête décisive lancée en mars dernier pour remettre au pouvoir le président du Yémen, Abd Rabo Mansour Hadi, qui a été renversé par les rebelles houthis ». Seulement cette décision est loin d’avoir fait l’unanimité. Elle est très critiqué par l’opposition mais aussi des membres de la coalition au pouvoir Benno Bok Yakaar.

Levée de boucliers

La presse sénégalaise, elle, aussi, n’a pas manqué de commenté cette polémique qui enfle. L’affaire en effet a fait la une des journaux du pays de la Téranga ce mardi, rapporte l’Agence de presse sénégalaise (APS). D’après le quotidien, Le Populaire, « Macky Sall impose sa décision et se justifie. Le chef de l’Etat déploie 2 100 soldats en Arabie Saoudite pour protéger les lieux saints de l’islam contre ces groupes terroristes qui veulent imposer à la Oumah leur façon de vivre et de penser l’islam ». De son côté, La Tribune qui dévoile « les dessous d’une opération risquée », précise que « Macky Sall a déjà pris un pari risqué pour des pétrodollars. Et la décision semble irréversible. Il ne reste qu’à prier pour lui et, surtout, pour nos braves hommes ».

Même son de cloche pour l’Enquête qui évoque une « option qui divise. Si pour le député Abdou Mbow, membre du parti au pouvoir (APR), les arguments du gouvernement sont convaincants », en revanche le responsable du quotidien Rewmi, Oumar Sarr de Rewmi estime que « cette décision est démesurée ». Aïda Mbodj du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) juge l’envoi de soldats « inopportun », tandis que Modou Diagne Fada du même parti parle de « risques ».

« Au nom de quoi ? »

Le Quotidien est lui plus alarmiste, soulignant que 24 ans après la première guerre du Golf, « Macky (est) dans la tempête. C’est la deuxième fois que le Sénégal va envoyer des soldats en Arabie Saoudite. La première expérience de 1991 a été très douloureuse. L’opération Tempête du désert avait fait perdre à l’armée nationale 93 soldats à la suite d’un crash de leur avion. »

Dans une chronique titrée « Au nom de quoi ? », Le Quotidien qui ne mâche pas ses mots écrit : « A part des armes et éventuellement de l’argent, qu’est ce que le Sénégal a à gagner dans une aventure militaire au Yémen ou en Arabie Saoudite ? Rien, assurément ».

Hormis les personnalités politiques, une partie de la ppualtion aussi craint des représailles après une telle intervention. Pour beaucoup, en cas d’attaques terroristes, le Sénégal n’aura pas les moyens de se défendre pour assurer la sécurité de son territoire. D’autant que même les Etats-Unis, soutien de l’Arabie Saoudite, n’ont pas proposé des troupes, selon la BBC. De même que les alliés dans la région, comme les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et le Bahreïn, qui ont uniquement proposé un soutien logistique. Sans compter ceux qui ont exprimé leur scepticisme quand à la légalité de cette intervention.

Une chose est sûre, la polémique sur cette mesure ne fait que débuter au pays de la Téranga…