sidiya toureDans une interview accordée à notre organe en ligne, le président de l’Union des forces républicaines (UFR) s’est exprimé sur la rencontre entre le chef de file de l’opposition et le président de la république, l’émission de nouveaux billets par la BCRG, la candidature du Capitaine Moussa Dadis, le barrage de Kaleta. Lisez l’Interview!

Conakryplanete : M.Sidya Touré, quelle appréciation faites-vous de la rencontre entre M.M Alpha Condé et Cellou Dalein?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Difficile. Nous savons que le compte rendu qui nous en a été fait, apparemment, ça été un monologue. Cellou a expliqué la position de l’opposition et d’après ce qu’il nous a dits, Alpha a demandé de lui donner le temps afin qu’il puisse consulter la mouvance présidentielle.

Ce que je ne comprends pas dans la mesure ou la coordinatrice du RPG avait été déjà reçue, il y a deux semaines. Mais mieux que cela, le Président de la république est le président du RPG.

Donc, je pense que s’il (M. Alpha Condé, ndlr) avait une quelconque volonté de trouver des solutions, il aurait pu nous les proposer ce mercredi 20 mai 2015. J’estime donc que c’est une opération juste communication au niveau de la présidence. Je ne crois pas trop de cette manière. Nous pouvons aboutir rapidement à un dialogue fructueux et nous et la communauté internationale,  nous l’attendons.

Conakryplanete : Pensez-vous que cette rencontre aura des impacts?

Sidya Touré, Président de l’UFR: Il ne peut pas avoir d’impacts puisqu’il n’y a pas eu de propositions. Il y a juste eu une discussion. Malheureusement, on aurait dû demander à Alpha de s’expliquer parce que c’est lui qui a lancé cette invitation. Quand vous invitez une personne, c’est pour discuter et non l’écouter. Je n’ai pas bien compris comment s’est déroulé cette rencontre.

Conakryplanete  : On murmure en coulisse qu’il y aurait un malentendu entre l’UFR et l’UFDG. Que se passe-t-il au juste?

Sidya Touré, Président de l’UFR  : Il ne faut pas qu’on parle de ce genre de choses. On parle de la situation actuelle de notre pays. J’ai été un grand responsable dans ce pays. Je ne peux pas me permettre à passer mon temps à discuter des problèmes de ce genre. Est-ce qu’on dit en tant qu’opposant, on doit se poser la question si on est sur la voie de l’alternance en 2015.

Conakryplanete : Que pensez-vous de la candidature à la présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Ecoutez! Actuellement, je ne vois pas juridiquement ce qui pourrait compromettre la possibilité de quelqu’un d’être candidat en Guinée. En attendant si cette décision de justice n’existe pas, j’estime que nous sommes tous citoyens de notre pays. Par conséquent, chacun a le droit d’être électeur et éligible.

Conakryplanete : Et si le capitaine Moussa Dadis Camara revenait et demandait à se rallier à votre parti UFR, quelle va être votre réaction ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : je crois qu’il y a beaucoup de si. Attendons de voir ce qui va se passer.

Conakryplanete : Parlons maintenant de l’électricité. Pensez-vous que le barrage de Kaléta va subvenir aux besoins de la population ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Aujourd’hui, ce que je puis vous dire, un barrage de 240 Mégawatt qui est en fonctionnement correct, peut être suffisant pour ravitailler les zones qui sont connectées dans notre pays.

Mais le problème, c’est qu’un barrage dans notre zone ici ne fonctionne pas toute l’année. Il y a ce qu’on appelle des périodes d’étiage, moment où le niveau d’eau est très bas. Dans ces conditions, quel qu’en soit ce qu’on dira de Kaleta, il faut des centrales thermiques pour adosser cela et nous permettre de disposer de courant pendant toute l’année.

C’est la raison pour laquelle, il l’aurait fallu investir dans des thermiques depuis longtemps. On ne l’a pas fait ou tantôt, on a tenté de le faire; c’est terminé dans une corruption inimaginable.

Deux (200) cents millions de dollars ont été dépensés dans une centrale thermique de 100 mégawatt qui se trouve en pièce détachées derrière la RTG. C’est bien dommage parce que c’est comme ça qu’on apprécie les résultats du travail d’un gouvernement. Cela fait 5 ans que nous attendons l’électricité. Il parait qu’un milliard de dollars a été dépensé dans ce secteur. Je me demande, c’était pour faire quoi exactement.

Conakryplanete : En tant qu’économiste, que diriez-vous de l’émission par la BCRG des billets de 20 mille GNF?

Sidya Touré, Président de l’UFR :C’est l’augmentation de la valeur faciale de la monnaie. Cela a beaucoup d’intérêts pour la banque centrale parce qu’elle dépense moins d’argent pour fabriquer plus de valeurs monétaires.

En soi, je n’en vois pas trop l’utilité qu’il y eut fallu pour se battre un peu plus pour donner de la valeur à la monnaie que nous avons car les billets de 10 mille sont égaux à 1 euro. Je pense que le combat était à ce niveau. Ce n’est pas en fabriquant des nouveaux billets avec une valeur faciale plus élevée qu’on va résoudre quoi que ce soit.

Conakryplanete : Jean Marie Doré vous a accusé d’être le responsable de tout ce qui se passe actuellement dans le pays. Qu’en dites vous ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Je n’ai pas écouté çà. En tout cas, je n’étais pas responsable dans la transition. Je ne réponds pas à une telle accusation personnelle. Je l’ai pas entendu. C’est avec vous que je l’ai entendue.

Conakryplanete : Si on vous demandait de coupler les élections communale et présidentielle, quelle serait votre réaction ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Ce n’est pas notre objectif. C’est pourquoi nous nous battons. C’est de faire en sorte que nous soyons présents dans le processus électoral et la présidentielle. Et pour cela, les élections locales permettraient d’avoir des représentants dans les 304 Communautés Rurales de Développement (CRD) de la Guinée et les 33 préfectures et commune urbaines.

Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Donc en les couplant, çà ne résout pas le problème de notre absence dans cette structure à la base.

C’est qu’en les faisant avant, nous aurons cette représentativité parce que c’est une élection proportionnelle. C’est qui nous permettrait d’impacter sur les élections présidentielles. Mon dernier mot, je suis renforcé dans notre position. Parce que j’ai fait un tour dans mon village et les villages environnants, ce que j’ai constaté, le responsable du district nommé par le pouvoir en place est celui qui reçoit les jeunes gens qui viennent pour les cartes.

il les nourrit et les donne où se coucher et en général l’État leur a rien donné en arrivant. Donc, ils sont totalement dépendants de ces nommés à la base qui dépendent de l’administration et qui ont en main tout le système de la révision des listes.

Quand il sera question de distribuer les cartes électeurs, ça sera la même chose. C’est d’autant plus important pour nous que ces élections de base se tiennent…

 Entretien réalisé par Saly pour conakryplanete.info