marcoComme partout à travers le monde, en Guinée, le monde du travail a célébré la journée consacrée à elle le 1er mai 2015 dans un contexte de morosité absolue. Une fête gâchée à la fois par la crise sanitaire due à l’épidémie d’Ebola qui sévit depuis deux années environ dans le pays, en même temps que dans les deux autres Etats membres de la Mano

River Union, et par la guerre intestine mettant aux prises les acteurs politiques du pays, au sujet du chronogramme électoral. A cela s’ajoute la crise sociale liée au chômage frappant de plein fouet notamment la couche juvénile.

Il est surtout regrettable de constater que pour les travailleurs guinéens, les années passent et ont tendance à ressembler terriblement, en ce qui concerne leurs situations qui ne s’améliorent guère.

Au contraire, tout se passe comme si le principe  selon lequel le travail anoblit est démenti en longueur de la journée. Tant il est vrai que la cloison entre le travailleur qui continue à tirer le diable par la queue et l’exploité n’est pas étanche. En effet, peu d’employés guinéens réussissent à joindre les deux bouts avec leurs salaires de misère. Et, les efforts déployés par le gouvernement notamment pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires n’ont pu produire tout l’effet escompté pour les intéressés et leurs familles vivant encore dans la déche.

C’est dans ce contexte que la crise d’Ebola a envahit le pays avec ses corollaires de morts. En plus du fait que de nombreux travailleurs ou proches se comptent parmi les victimes, cette épidémie aura surtout contribué à affaiblir le travail et le travailleur en Guinée. Pour avoir non seulement occasionné la fermeture de certaines entreprises entrainant la mise en chômage de plein d’employés mais surtout n’ayant permis de nombreux investissements.

Une crise qui a été exacerbée par la propension de certains acteurs de la classe politique guinéenne à conquérir le pouvoir par tous les moyens y compris non constitutionnels. Et qui conséquemment se montrent peu disposés à écouter les autres pour une résolution responsable aux problèmes qui se posent à la nation.

Marco Ibrahim