PHOf67f260e-f35d-11e4-ac9c-df120009d9b0-805x453La société Carmat a fait savoir mardi que les premiers éléments d’analyse concernant la mort du deuxième bénéficiaire de son coeur artificiel montraient une dégradation de son fonctionnement liée à un défaut de pilotage des moteurs.

Après avoir annoncé la veille la mort d’un deuxième patient ayant reçu en France un coeur artificiel, la société Carmat livre ce mardi les premiers éléments d’analyse de ce dysfonctionnement. «Les premières données de la prothèse montrent que son fonctionnement s’est dégradé du fait d’un défaut de pilotage des moteurs conduisant à une diminution du volume de sang éjecté dans l’organisme», indique la société dans un communiqué.

Ce deuxième greffé avait vécu neuf mois avec ce coeur artificiel, soit plus du triple que le premier opéré, qui avait tenu 74 jours. L’homme âgé de 69 ans a été hospitalisé vendredi dernier à Nantes, où il avait été greffé le 5 août 2014, en raison d’une «insuffisance circulatoire», selon le groupe. L’équipe médico-chirurgicale a constaté «une dérive fonctionnelle de la prothèse». Une nouvelle prothèse lui a alors été implantée mais le patient a succombé à des complications post-opératoires.

Les éléments fondamentaux «confirmés»

Malgré le dysfonctionnement constaté, Carmat précise toutefois que les éléments fondamentaux concernant la conception du coeur artificiel, à savoir sa biocompatibilité avec le corps humain, sont confirmés. Elle indique ainsi dans son communiqué «le patient a vécu près de neuf mois avec la prothèse en menant une vie quasi normale. Les premières analyses au bout de cette période relativement longue montrent la biocompatibilité de la prothèse avec l’organisme et avec le sang». «Les données de télémesure accumulées pendant toute la durée d’implantation donnent l’opportunité de poursuivre plus efficacement l’expertise des causes du dysfonctionnement apparu», ajoute le groupe.

Le 28 avril dernier, le groupe a annoncé l’implantation au début de ce même mois de sa bioprothèse chez un troisième patient. D’autres prothèses cardiaques ont déjà été implantées dans le passé dans le monde. Mais le coeur Carmat est conçu pour remplacer de manière permanente le coeur défaillant et pas seulement faire patienter un malade en attente d’une greffe, selon son concepteur, le médecin français Alain Carpentier.

La société Carmat s’était fixé en début d’année pour objectif de finaliser en 2015 la première phase d’essais de son coeur artificiel. Une deuxième phase prévoit ensuite d’implanter la prothèse sur 20 à 25 patients en France et/ou à l’étranger.