CG-K4wFUkAAur_nDifficile pour les Ivoiriennes d’avoir le sourire dimanche 7 juin, quelques minutes après cette gifle (10-0) imposée par l’Allemagne, grande favorite de cette septième Coupe du monde. En file indienne, les Eléphantes filent, tête basse et au pas de course, vers le bus de leur équipe situé dans le sous-sol du Landsdown Stadium à Ottawa dans lequel raisonnent encore quelques chants d’une cinquantaine de supporteurs, tous vêtus en orange, bien enclins à continuer leur soirée festive dans les ruelles de la capitale canadienne.

Un autre programme attend les joueuses de Clémentine Touré après ce premier match historique. « Il faut se remettre au travail, il y a beaucoup à faire, explique la sélectionneuse. Certes, on a affronté la meilleure équipe du monde, mais ce n’est pas une excuse. Il faut travailler dur. L’Allemagne a travaillé dur pour atteindre ce niveau. La Côte d’Ivoire doit faire son bonhomme de chemin pour y arriver. »

La veille de la rencontre en conférence, Silvia Neid tenait à passer un message. Aux médias, mais aussi, certainement, à ses joueuses : « Ne surtout pas sous-estimer la Côte d’Ivoire », a répété à plusieurs reprises l’entraîneuse allemande. Le message fut entendu. Cent quarante et une secondes après le coup d’envoi, sur une première accélération côté droit de Leonie Maier, Célia Sasic, la star du football germanique, tuait déjà tout semblant de suspense. Et malgré quelques prouesses d’Ange Thiamale dans le but ivoirien, rien ne semblait ralentir le rouleau compresseur allemand qui ne s’est jamais relâché.

« On a payé notre inexpérience en début de match, avoue Clémentine Touré. Les Allemandes ont joué cette rencontre comme une finale de Coupe du monde. Elles ont tout mis en œuvre pour nous déstabiliser rapidement. Elles ne nous ont pas pris de haut, tant mieux. Ça prouve que nous avons un potentiel à exploiter pour l’avenir. »

Le petit poucet

Malgré la sévérité du score, tout ne fut pas à jeter. En dehors de criantes erreurs individuelles en défense et d’un manque de pratique à ce niveau, la 67e nation au classement mondial a affiché un visage parfois emballant et insouciant, à l’image de ces accélérations de Rebecca Elloh et de Binta Diakite, qui a séduit les 21 000 spectateurs prenants fait et cause pour le petit poucet de la compétition.

« Quand on regarde le résultat, on pense qu’il n’y a pas eu de match, assure Clémentine Touré. Nous ne nous sommes pas découragées et nous avons réussi à enrayer des actions adverses. Mes filles ont tout donné, elles ont poussé et physiquement, elles ont craqué. Mais elles ont du mental. On a perdu une bataille, mais il en reste deux. Nous ne devons pas nous laisser abattre, il faut croire en nos chances. » La Thaïlande, battue (4-0) par la Norvège un peu plus tôt sera le prochain adversaire des Eléphantes jeudi. Elles sont prévenues.