201406091417-fullLe leader historique du Front national ne fait pas dans la nuance lorsqu’il s’agit d’évoquer les flux migratoires et le drame des migrants en Méditerranée. Jean-Marie Le Pen choisit encore l’outrance et la polémique.

Entre fantasme du « grand remplacement » et joie à peine dissimulée de choquer les esprits bien pensants, Jean-Marie Le Pen s’offre une nouvelle sortie médiatique remarquée, aux relents xénophobes bien marqués. Comme si le patriarche du Front national, écarté de son propre parti, n’avait plus rien à perdre. Dans le magazine Society daté du vendredi 29 mai, il tient des propos une nouvelle polémiques, au sujet de la « déferlante démographique qui va submerger l’Europe en provenance d’Afrique » et des migrants qui quittent leurs terres pour se rendre de l’autre côté de la Méditerranée : « Moi, je vous garantis qu’ils vont se tuer les uns les autres, ils vont s’égorger, parce qu’il n’y aura pas à manger pour tout le monde ». Et d’ajouter, en fin analyste de la géopolitique des dynamiques du Sud : « Et puis, ils vont venir ici, ils vont vouloir votre place, ils vont tout vous prendre […] Ils vont vous défoncer la gueule ! ».

Jean-Marie Le Pen, qui a perdu son investiture pour les régionales 2015, est-il en plein barroud d’honneur ? Alors qu’il semblait tendre à nouveau la main à sa fille il y a quelques jours (voir video), le leader historique se lache à nouveau dans Society. « Il vaut mieux être le Diable que rien du tout. Il est totalement absurde de vouloir dédiaboliser le FN, c’est comme vouloir rajeunir, c’est un voeu pieu » ironise-t-il, dénonçant une nouvelle fois la ligne politique et stratégique de la présidente du Front national, qui fait « un mélange d’UMP et de PS ». Pour les journalistes de Society, c’est certain, « Il va mal. En conflit ouvert avec sa fille, en rupture du Front national, il s’accroche. Mais sent bien qu’il est en train de quitter la scène. Et il a peur ».