couple-au-litMoins « mécanique » que chez l’homme, la jouissance chez la femme n’obéit jamais aux mêmes règles. Elle est aussi plus taboue. Que dire à l’autre si l’on ne ressent rien, sans apparaître comme coincée ou totalement nulle ? Pour briser l’omerta, quatre conseils d’autodidacte.

« C’était fou, on a fait l’amour comme des bêtes, j’adore le sexe… » Autant de phrases qui m’ont longtemps laissé perplexe. Y avait-il quelque chose qui m’échappait ? Pour moi, il s’agissait d’un acte comme un autre. Au même titre que je transpire et que j’ai des palpitations quand je fais du sport, je mouille et mon vagin se contracte quand je fais du sexe. Voilà à peu près l’état de ma réflexion il y a quelques années.

J’avais des relations fréquentes et satisfaisantes avec mon amoureux, j’essayais ce que je voulais dans la joie et la bonne humeur, je prenais du plaisir, je jouissais même. Basta così. Je ne voyais décidément pas ce qui cassait trois pattes à un canard dans le coït. Soit parce que j’ai été trop élevée avec la liberté sexuelle et que je ne percevais donc pas son grand intérêt. Soit parce que mes congénères en faisaient des tonnes pour y mettre de la substance. Soit ça venait de mes partenaires. Soit de moi.

Eh bien voilà, il devait y avoir un peu des quatre. S’ajoute à cela le fait que le temps diminue souvent le désir, mais cela est un autre sujet, et nous avons déjà  tenté d’apporter une réponse à ce douloureux sentiment. Force est donc de constater que je ne pouvais intervenir que sur la quatrième raison : moi. Le reste, je n’y pouvais rien. Voici donc mes quatre conseils.

1. Touchez

Ce n’est pas faute de l’avoir écrit, charité bien ordonnée commence par soi-même. Y compris dans l’autosexualité, la masturbation, on évolue. On se touche beaucoup mieux à 20 ans qu’à 10 et à 30 qu’à 20. Si, au début, c’est l’instinct qui nous guide, la connaissance de notre corps nous permet par la suite d’élaborer notre technique. C’est l’éducation sexuelle, et on se forme tout au long de la vie. Ainsi on ne touche plus seulement la partie émergée du clitoris, mais on caresse à trois doigts l’ensemble de la zone… je vous laisse imaginer d’autres explorations. Tout cela peut ensuite s’intégrer à une relation sexuelle avec partenaire, soit en guidant l’autre vers ses sources de plaisir, soit en les touchant soi-même.

2. Investissez

Le sage dit : « Quand je mange, je mange ; quand je marche, je marche », et quand je fais l’amour, je fais l’amour ! Pas les calculs du mois ou la to do list de la semaine. Plus généralement l’idée est d’être à ses gestes. C’est le cas aussi pour le ménage ! Si vous ne voulez pas vous faire royalement ***** en le faisant, plutôt que d’essayer de se débarrasser de la corvée en allant le plus vite possible, mieux vaut au contraire, se mettre bien dedans : le temps semblera moins long et le ménage sera mieux fait.

J’entends déjà les sifflements féministes et leurs remarques désobligeantes : Comment ? Parler vaisselle dans un article sur le sexe qui s’adresse aux femmes ? Quelle honte ! Alors, sachez mesdames que ce billet vaut aussi pour les hommes qui s’ennuieraient au lit et/ou en faisant le ménage ! Pour tous donc, le sexe, détaché des problématiques de procréation, ne doit pas être une corvée mais un plaisir.  Si vous commencez à vous dire « il faut que je le fasse », c’est le dégoût assuré qui vous guette.

3. Essayez

Cette position du Kâma-Sûtra vous paraît complétement loufoque, votre partenaire vous fait une étrange proposition, qu’à cela ne tienne, si vous en avez envie bien sûr, testez ! Personnellement j’étais du genre : mais ça va pas bien non ? La bête à deux têtes, la brouette thaïlandaise, l’artilleur ? Pourquoi pas l’aurore boréale tant qu’on y est ! Ah… ça existe aussi ? Autant pour moi. Je ne crois pas avoir fait l’amour dans une seule de ces positions, pourtant, je sais qu’on est parfois agréablement surprise par ce que telle ou telle attitude peut stimuler en nous. Si c’est bien tant mieux, et sinon, une fois n’est pas coutume.

4. Appréciez

Déterminer, estimer, ressentir, évaluer. Cela va de pair avec le fait d’investir ce temps. Il s’agit juste de profiter de ces moments volés à la machine, de ces instants suspendus, hors cadre. C’est en cela que le sexe est comparable à une addiction une fois qu’on sait l’apprécier, car il procure la sensation de s’extraire, de transcender. S’extraire de quoi ? Du quotidien, des angoisses, des attentes… tout s’arrête, on ne pense plus à rien, on n’a plus besoin de rien. A un instant T, on est complet. Tout est là. Et, en plus, ce n’est pas nocif.

Sans oublier les 7 tue-libido, qu’il faut absolument éviter !

Avec tout ça, il y a des chances que vous preniez votre pied, si bien que vous me gronderez ensuite d’avoir inversé le problème : vous vous ennuierez surtout en dehors du lit !