La Guinée et ses démons, est le titre auquel j’ai pensé pour cette rubrique à la sauce politicienne africaine.

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En Guinée Conakry, l’heure est grave. Pouvoir et opposition se déchirent tels des chats en rut. La rue est sens dessus-dessous. Une litanie de manifestations rythme la vie de tous les jours. Le pays de Sékou Touré est en perpétuelle campagne électorale, comme son voisin sénégalais. Les langues, chauffées à blanc se délient et claquent sous l’effet d’une sauce pimentée. Les cœurs s’étreignent d’émotion. La tension monte d’un cran et risque d’atteindre son paroxysme. On sent le chaos. Une odeur de souffre se fait sentir. L’implosion sociale rythme le quotidien des guinéens qui ne savent plus où donner de la tête.

En effet, on nous parle de l’enfant de Labé, en l’occurrence Cellou Dalein Diallo, qui est en train de remuer ciel et terre pour arriver à la magistrature suprême, oubliant du coup que c’est Dieu, l’omnipotent et l’omniprésent, qui donne le pouvoir et à qui il veut. Terrible enfant qu’est ce Cellou Diallo. Il ressasse sa défaite lors des élections présidentielles de l’année 2010 où il a perdu au second tour face à son ennemi juré, le Professeur Alpha Condé, qui l’emporta d’une courte tête. Aussi courte qu’elle fût, cette victoire pour l’enfant de Labé, a été une pilule amère à avaler. Il regrette ce sort qui lui est réservé. Il ne l’accepte pas et même s’il se définit en bon croyant. Cellou, le Sénégalais oups ! Me suis-je trompé ? Cellou le Guinéen, l’ami des Présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, a-t-il de l’éthique dont nous parlons en politique ?

Rappelons-nous de ses sempiternels allers-retours entre Conakry et Dakar pour diversifier ses affaires florissantes. Il se susurre même qu’il avait rapatrié tout son business à Dakar, laissant le chaos s’installer à Conakry. Elle est où cette éthique ? Il ne s’en incommode pas de cette morale que nous parlons sur tous les faîtes du monde ? Et ce patriotisme galvaudé par ses pairs africains, qu’en fait-il? Décidément, il tombe plus bas que son popotin. Oups, veuillez m’excuser de cet écart de langage qui ne m’honore pas. Je suis sorti de mes gonds, telle une porte, qui déraille, à l’annonce de la nouvelle de son alliance avec le capitaine Moussa Dadis Camara. Terrible politique dans cette Guinée-là !

Il se dit que *koto Cellou s’est même entiché de Dadis Camara. Hé ma foi, Moussa Dadis Camara ! Laissez-moi parler de ce capitaine, courtaud, qui rêvait de devenir le Général de Gaulle de la Guinée. Il voulait incarner le rêve du Général mais il a échoué lamentablement. Dadis, lol, avec son show, à la télévision et en prime time, tous les soirs. Mascarades, engueulades, brimades et j’en passe. Cela a mis le peuple sur la paille. Le marasme est passé par là. Pauvre petit capitaine qui ne mérite pas cette belle terre qu’est la Guinée. Fantassin ! Fantoche ! Le voilà qui se lève de bon matin et se rêve en une âme charitable et sauveuse. Quelle déchéance ! Pour connaître la suite de l’histoire, prière de demander à son aide de camp, Toumba Diakité ! Ce dernier connait bien la suite.

Chez les amis de Dadis, il n’y a que les armes qui parlent. La parole est bannie et est laissée au seuil de la porte. Je me demande comment koto Cellou a pu se lier d’amitié avec Dadis et quel est le pacte qu’ils ont signé. Le temps d’une amitié très intéressée. On dit que seules les montagnes ne se rencontrent pas. Saperlipopette ! Deux hommes, voire deux montagnes que tout oppose et deux visions politiques que tout oppose. Un seul but : la chute du président Alpha Condé.

Tant mieux ! Les peuls et les forestiers se parlent ! Vivement la cohésion des cœurs ! Dadis, de son séjour douillet dans la capitale du Burkina Faso, rêve en sauveur de cette Guinée qu’il aime, d’après ses dires et du tréfonds de son cœur. En effet, le capitaine reprend goût à la chose politique et se prépare à rentrer. Est-il animé par un goût de revanche sur l’histoire ou pour reprendre le flambeau, terni par le désormais dialogue politique décadent ? Un dialogue de sourds s’est installé entre le pouvoir et l’opposition qui se regardent en chiens de faïence.

Les deux camps sont sur le qui-vive et risquent de se déchirer plus encore. Une sorte de guérilla urbaine s’annonce. Des lendemains chauds sont dans l’air du temps. Et comme décor, l’envoi habituel de jeunes enfants qui affrontent les policiers anti-émeute. Triste décor pour ce beau pays qui regorge des richesses incommensurables dans son sous-sol. Somme toute, Cellou Dalein Diallo et Moussa Dadis Camara semblent oublier le massacre du 28 septembre 2009, perpétré par la soldatesque de ce dernier. Et le drame dans toute cette histoire, c’est que la plupart des victimes étaient en partie des militants du camp de Cellou. Le baiser de la mort.

Cellou, a-t-il le cerveau si fêlé que cela, pour lier ce pacte avec Dadis ? Cela fait pouffer de rire et en même temps grincer des dents. En effet, Dadis Camara risque la prison s’il s’entête de rentrer vaille que vaille à Conakry. Beau calcul politique et magnifique jeu de, ‘’On s’entraide mais ce sera de bonne guerre après.’’ De ce jeu de dupes, personne n’en sortira indemne. Le feu nourri attend le capitaine, une fois à Conakry. Pour Cellou, l’heure est venue d’entrer dans le saint des saints. Les sirènes du pouvoir semblent l’appeler. Lui le plus beau, le plus instruit, le plus riche. D’après ses adversaires, le pauvre koto Diallo est dans une perdition inouïe.

Eh oui, le pouvoir rend fou ! Il ne tient plus en place. Halte à la violence outrancière et à la surenchère politique! Mais sa devise est : advienne que pourra et per fas et nefas ! Telle est la pensée de Cellou. Et si Toumba Diakité refoulait cette terre qui lui est sienne et continuait le travail qu’il avait commencé ? Suivez mon regard !

POUYE Ibra
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