diaspoDavid Cameron a été vivement critiqué jeudi après avoir parlé de « nuée » pour évoquer les migrants cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne via l’Eurotunnel à Calais. Dans la nuit de jeudi de nouvelles tentatives d’intrusions ont été bloquées.

De nouvelles tentatives d’intrusions de migrants ont été bloquées dans la nuit du jeudi 30 juillet au vendredi 31 juillet sur le site du tunnel sous la Manche à Calais, alors qu’à Londres le Premier ministre britannique David Cameron était vivement critiqué pour avoir évoqué une « nuée » de clandestins cherchant à rejoindre le pays.

Quelque 200 migrants ont tenté de pénétrer sur le site d’Eurotunnel dans la nuit de jeudi, dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni. S’avançant par groupes et de manière désordonnée pour semer la police, ils ont finalement été bloqués sous un pont par un cordon de gendarmes mobiles.

« Il devrait se rappeler qu’il parle d’êtres humains et non d’insectes »

Parallèlement, la polémique engendrée par la crise humanitaire des derniers jours s’est déplacée vers le Royaume-Uni, où les critiques se sont abattues sur le Premier ministre conservateur. Interviewé par la télévision ITV en marge d’une visite officielle au Vietnam, David Cameron a déclaré que la situation à Calais était « très difficile parce qu’une nuée de migrants traverse la Méditerranée à la recherche d’une existence meilleure, et cherche à venir au Royaume-Uni parce qu’il y a du travail, que son économie est en pleine croissance et que c’est un endroit incroyable pour vivre ».

« Il devrait se rappeler qu’il parle d’êtres humains et non d’insectes », a aussitôt réagi Harriet Harman, leader par intérim de l’opposition travailliste. Candidat à la tête du Labour, Andy Burnham a lui dénoncé un langage « scandaleux ». Même Nigel Farage, le leader du parti anti-immigration Ukip, a assuré qu’il n’utiliserait « pas un tel langage », accusant le Premier ministre britannique de chercher à « jouer au dur ».

Peter Sutherland, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour les migrations, a regretté sur la BBC un « débat excessif sur la question de Calais » au Royaume-Uni. « Entre 5 000 et 10 000 personnes vivent dans des conditions terribles à Calais. Au lieu de penser à envoyer des soldats ou de construire des clôtures, nous devrions d’abord nous occuper de cette crise humanitaire », a-t-il ajouté.

Renforcement des clôtures financé par la Grande-Bretagne

David Cameron doit présider vendredi une réunion d’urgence du comité Cobra, constitué de ministres et de responsables de la sécurité. Le gouvernement britannique a promis d’allouer quelque 10 millions d’euros pour améliorer le système de clôtures au terminal français de Coquelles, où se situe l’entrée du tunnel.

À Paris, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déploré la « situation humainement épouvantable » des migrants de Calais et appelé à œuvrer au-delà du renforcement des forces de police françaises et britanniques. « Il faut en même temps travailler avec les pays d’origine et puis il faut que l’Europe s’organise vraiment », a-t-il plaidé.

Pour renforcer la sécurité, la France, de son côté, a annoncé, l’arrivée sur place de 120 policiers supplémentaires, en appui du contingent de 300 agents déjà déployés.

Avec AFP