burunC’est jour d’élection présidentielle ce mardi au Burundi. Les bureaux de vote sont officiellement ouverts depuis 6h (4h GMT), après une nuit émaillée de violences dans la capitale Bujumbura.

Quelque 3,8 millions de Burundais sont appelés aux urnes mardi 21 juillet pour élire leur président. Ce scrutin devrait offrir au chef d’État sortant, Pierre Nkurunziza, le troisième mandat à l’origine de la crise politique qui secoue le pays depuis avril dernier.

Les autorités burundaises ont refusé de reporter l’élection au-delà du 21 juillet, malgré les appels de la communauté internationale, notamment de l’Union africaine et des pays de la région, qui estiment que le climat actuel ne permet pas un scrutin crédible.

Cette élection sans suspens se déroule donc sous haute tension. Peu avant l’ouverture officielle des bureaux de vote, une explosion et des tirs ont été entendus dans le quartier de Musaga au sud de Bujumbura.

Un policier et un civil ont été tués

La nuit a été mouvementée dans plusieurs autres quartiers de la capitale. Un policier a été tué par l’explosion d’une grenade dans le quartier de Mutakura, selon une source policière anonyme. Un civil aurait aussi été abattu à Nyakabiga, selon des témoins.

Des inconnus ont ouvert le feu sur des policiers dans le quartier de Ngagara où au moins deux explosions ont été entendues. Deux autres explosions et des tirs ont retenti dans le quartier de Nyakabiga et des coups de feu ont été entendus à Kanyosha.

En fin de journée lundi, une grenade a explosé dans une artère commerçante au coeur de Bujumbura sans faire de victimes.

Boycott de l’opposition

Trois des huit candidats se sont retirés de la course présidentielle, dénonçant une « mascarade ». Le principal opposant de Pierre Nkurunziza, Agathon Rwasa, n’a pas retiré sa candidature officielle mais conteste d’ores et déjà la légitimité du scrutin. Trois candidats demeurent dans la course contre Pierre Nkurunziza.

L’opposition burundaise a appelé au boycott du scrutin lundi à la veille de l’élection présidentielle car elle risque, selon elle, d’aboutir à un durcissement du régime de Pierre Nkurunziza.

Depuis avril dernier, les troubles politiques ont poussé plus de 150 000 Burundais à trouver refuge dans les pays voisins. Environ 1000 personnes continuent de fuir le pays chaque jour, selon l’ONG Médecins sans frontières.

Jeuneafrique