tour-de-franceA peine la première étape de montagne passée, le Tour de France a déjà son patron en la personne de Christopher Froome. S’il reste encore beaucoup de kilomètres avant d’arriver sur les Champs-Elysées, tout le monde se demande qui va bien pouvoir déstabiliser le Britannique, vainqueur en 2013, qui a frappé un grand coup à La Pierre-Saint-Martin ce mardi 14 juillet.

Le premier col hors catégorie du Tour de France a fait des dégâts… Si Christopher Froome (Sky) a passé la ligne en patron, le reste des prétendants à la victoire finale a souffert. En haut de La Pierre-Saint-Martin où de nombreux Espagnols avaient fait le déplacement, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) était dans un mauvais jour. L’Italien Vicenzo Nibali (Astana) avait dès le pied du col perdu toute illusion de faire le doublé après sa victoire écrasante de 2014. Et l’Américain Tejay Van Garderen (BMC), à 12 secondes ce matin, est désormais relégué à presque trois minutes. Seul le petit Colombien Nairo Quintana (Movistar) a suivi un temps le rythme effréné du Britannique. Le Tour de France 2015 a-t-il déjà son vainqueur ?

Scénario idéal pour Froome

« Non, tout n’est pas terminé, lâche sous le soleil brûlant pyrénéen Dave Brailsford, le manager de la formation Sky. Même si les autres avaient l’air fatigué, sauf Quintana. Alberto (Contador), c’est clair qu’il n’a certainement pas récupéré de sa victoire au Tour d’Italie. Et Nibali n’était pas au top déjà la première semaine ».

Et son poulain Froome raconte à qui veut bien l’entendre que « c’est le premier col du Tour » et qu’« il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives ». Et pourtant. « On ne voulait pas courir de manière offensive. Mais dans la dernière montée, j’ai entendu que les prétendants étaient en difficulté. J’ai demandé à mes coéquipiers d’élever le rythme. C’est le scénario idéal. Je sais que je vais être attaqué et on sera sur nos gardes », raconte Froome qui ne voudrait pas être à la place des ses adversaires.

Alberto Contador, qui rêve d’un doublé Giro-Tour de France, va devoir se creuser la tête pour rattraper les plus de quatre minutes qui le séparent désormais de Froome. « J’ai vécu une journée compliquée alors que je savais que cette étape était très importante, souffle Contador. Je n’arrivais pas à respirer et j’avais mal aux jambes. On va voir jour après jour ce que je peux faire ». Il reste un peu moins de deux semaines à Contador pour inverser la tendance. Miguel Indurain, quintuple vainqueur de la Grande Boucle, a assisté à cet enterrement de première classe.

Quintana, le meilleur adversaire du jour

« Froome est un coureur très fort. La situation est compliquée, mais il reste encore beaucoup de kilomètres avant Paris », se rassure Eusebio Unzué, le manager de Nairo Quintana, qui pointe à plus de trois minutes de Froome. « J’espère qu’il va avoir mal aux jambes lui aussi ! Le Tour est une machine qui peut dévorer tout le monde », ajoute-t-il. Et Quintana ? « Je me sentais bien. Mais le rythme de Froome était trop fort pour moi aujourd’hui. On va voir dans les prochains jours ce que je peux faire contre lui. Ce n’est pas fini », lâche celui qui termine troisième de l’étape à 1’04 ».

La première grande difficulté du Tour de France est toujours surprenante pour les coureurs. Après une semaine à rouler très vite sur le plat, le peloton doit changer de rythme. Et Christopher Froome semble être celui qui a été le plus à l’aise. Aujourd’hui, c’est carrément le podium 2014 avec Vincenzo Nibali, Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot qui a volé en éclat. Le trio est à plus de six minutes au classement général.