Marcelo Bielsa (entraineur marseille)
Marcelo Bielsa (entraineur marseille)
Marcelo Bielsa (entraineur marseille)

Depuis la démission surprise de Marcelo Bielsa, les spéculations vont bon train quant à l’identité de son remplaçant sur le banc de l’OM. Passage en revue des successeurs potentiels.

Si les supporteurs marseillais ont toujours la gueule de bois, deux jours après la démission rocambolesque de leur entraîneur adulé Marcelo Bielsa, les dirigeants de l’Olympique de Marseille sont eux déjà tournés vers l’avenir. Pour sortir rapidement de cette crise aussi prématurée qu’imprévisible, ils sont déjà en quête d’un successeur digne de faire oublier l’Argentin.

Depuis dimanche, la presse spécialisée a lancé les spéculations sur l’identité du futur coach phocéen qui prendrait la relève de Franck Passi, qui s’est vu confier à « titre provisoire » la direction de l’équipe. Plusieurs noms, parfois fantaisistes, de techniciens étrangers et de coachs estampillés « made in France » ont été évoqués.

Les pistes étrangères

Le nom le plus improbable est celui de l’Allemand Jürgen Klopp, le meneur d’hommes flamboyant qui a quitté le Borussia Dortmund à la fin de la saison dernière. Annoncé à Manchester City ou au Real Madrid pendant l’intersaison, il est toujours libre. Mais il est très improbable de le voir débarquer à Marseille, pour y jouer les seconds rôles en championnat, le premier étant promis au PSG. D’autant plus que Klopp semble destiné à rebondir au Bayern Munich dans un an, après le départ annoncé de Pep Guardiola.

Toujours du côté de la piste étrangère, celle menant à l’Italie est bien plus crédible. Quatre techniciens de renom sont actuellement libres de tout contrat : Roberto Di Matteo, vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea en 2012 et libéré de toute obligation par Shalke 04 ; l’ex-entraîneur très coté de la Fiorentina, Vincenzo Montella ; l’ancien maître-tacticien du Zenith Saint-Petersbourg Luciano Spalletti, privé de banc depuis 2014 ; ou encore l’ex-coach de Naples et de l’Inter, Walter Mazzarri. Les quatre transalpins restent sur un échec sportif et sont revanchards. Ils pourraient étudier avec intérêt une éventuelle proposition marseillaise pour reprendre un effectif jeune et préparé au combat par « El Loco ».

L’homme providentiel pourrait aussi bien être une vieille connaissance très appréciée du Vélodrome. Le Belge Eric Gerets, libre lui aussi, a laissé une trace indélébile dans l’esprit des supporteurs de l’OM, entre 2007 et 2009 (3e du championnat en 2008, et 2e en 2009), avant de laisser sa place à Didier Deschamps. « Le lion de Rekem » avait gagné le respect grâce à ses résultats et son autorité naturelle. En le faisant signer, même pour un intérim d’une saison, les dirigeants de l’OM éteindraient en partie l’incendie provoquée par le départ de Bielsa. Reste à savoir si le Flamand, à la santé fragile, est partant pour relever le défi alors que le club est en pleine tempête, avant de prendre sa retraite, en 2016, comme il l’a lui-même fait savoir.

Zidane ? Un pari risqué

La solution pourrait également venir de France, ou des noms fréquemment associés (de près ou de loin) au club phocéen ces dernières années reviennent avec insistance. Et certains sont libres (contrairement à l’entraîneur stéphanois, Christophe Galtier) et très intéressés par le poste.

Le premier est Frédéric Antonetti, annoncé plusieurs fois à l’OM depuis son départ de Rennes en 2013. Le Corse, dont l’exigence n’a d’égal que son hyperactivité sur le banc, veut reprendre du service. Il avait récemment présenté sa candidature pour le poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire. Sans succès. Pas sûr pour autant, malgré ses qualités indéniables, qu’il soit la priorité du président Vincent Labrune, qui cherche un successeur plus clinquant.

Un argument qui écarte d’emblée les noms plus fantaisistes également évoqués dans la presse comme ceux de Pascal Dupraz (ancien entraîneur de l’Évian Thonon Gaillard FC), de Frédéric Hantz (ex-Bastia), d’Alain Boghossian (entraîneur adjoint en équipe de France) et d’Alain Casanova (ex-Toulouse FC).

La piste menant à René Girard, champion de France avec Montpellier en 2012 et non prolongé à Lille, a également été évoquée. Son caractère bouillant et sa rage de vaincre sont culturellement compatible avec l’OM, et ses résultats plaident incontestablement en sa faveur. Mais ses principes de jeu, basés notamment sur une rigueur défensive extrême est aux antipodes de la philosophie ultra-offensive prônée par Marcelo Bielsa, qui fut à la base de sa grande popularité. Le public marseillais s’est mis à rêver avec l’Argentin, et n’accepterait pas que l’héritage soit bradé.

Les cas de Rémi Garde, l’ancien coach lyonnais, et celui de l’ex-Parisien Paul Le Guen, ne sont pas crédibles. L’image du premier, calme et mesuré, est totalement incompatible avec la fournaise marseillaise, tandis que le second est tellement lié à l’histoire du PSG qu’il serait inconcevable pour les dirigeants marseillais de l’engager.

Reste la piste la plus « sexy », qui mène à l’enfant du pays et l’icône du football, Zinedine Zidane. L’entraîneur de l’équipe réserve du Real Madrid veut sortir de l’ombre. Or, en Espagne, son horizon semble bouché depuis la signature de Rafael Benitez en juin au Real. Malgré son inexpérience, argument qui vaudrait aussi pour Claude Makélélé et Patrick Vieira, la seule évocation de son nom pourrait apaiser le Vélodrome. Toujours est-il que le champion du monde 1998 ferait un pari risqué, à l’heure du grand saut, en signant à l’OM dans un contexte de crise et avec un effectif privé de grands joueurs qui ne semble pas taillé pour jouer les premiers rôles en Ligue 1.