AUSTRIA / VIENNNA / Ahmed Kourouma / CEO Donau-Finanz Afrique ©Philipp Horak / Agnecy Anzenberger

 Ahmed Kourouma

Jeunesse de Guinée, je vous écris à cet instant, parce que des hommes et des femmes politiques de Guinée vont le 11 octobre prochain solliciter vos suffrages. Je vous écris pour vous rappeler ce que vous êtes et ce que vous méritez, sans arrière-pensées électoralistes. Enfin, je vous écris pour vous inviter à notre sursaut républicain, car il n’y aura pas de Guinée sans un amour passionné et inconditionnel de la Guinée.

Cet appel est peut-être le texte le plus simple que j’ai dû rédiger ces derniers mois. Ces derniers mois j’ai pris la plume pour soutenir un président et ami ; à qui je réitère mon absolu dévouement et ma fidélité sans faille, dans sa lutte pour la vérité ; ces derniers mois j’ai rédigé des courriers pour unifier ceux qui s’opposent ; ces derniers mois j’ai écrit pour me défendre et défendre ceux en qui je crois.

Et aujourd’hui je reprends la plume pour un court texte pour soutenir la jeunesse de mon pays, car il est temps de panser nos blessures. Oui, le temps de construire est arrivé.

Alors oui, ce texte est simple. Alors oui c’est une bouffée d’air et d’espoir pour moi.

Notre jeunesse a plus besoin d’espoir que de courage, car qui peut soutenir une jeunesse qui a vu tellement de souffrance et de douleurs ces dernières années ?

Traversant nos crises politiques avec probablement autant de retenu que d’amertume. Subissant dans sa chair des massacres et atrocités avec abnégation et courage. Oui notre jeunesse n’a pas besoin d’un mince support comme le mien quand elle a vécu ce qu’elle a vécu. Jusqu’à l’acharnement même de la nature avec cette terrible épidémie d’Ebola, là encore notre jeunesse et debout et attend, plus forte que la nature elle-même.

Mais je vous connais bien, jeunesse guinéenne. Oui je vous connais bien vous n’êtes pas des pions à genoux.

Vous êtes debout et vous attendez sans vaciller.

Ce ne sont pas les hommes qui vous font courber l’échine ni même la nature. Non c’est le manque d’espoir et d’équité, vous souffrez de ce manque d’horizon et de perspective. Mais vous avez une chance formidable aujourd’hui, vous êtes nés sur votre terre promise. Vous êtes nés sur votre terra incognita aux multiples secrets et trésors, que vous connaissez pourtant si bien. A l’heure où les civilisations se meurent du manque de rêves et d’idéaux vous dormez à même son sol. Vous dormez sur notre rêve commun, vous dormez sur notre Guinée et ne vous y trompez pas, vous êtes aussi son rêve à elle.

Alors il me plaît à croire que c’est elle qui vous maintient debout mais c’est à nous de vous rendre l’espoir. L’espoir dans ce pays qui n’attend que nous pour qu’elle nous offre ce qu’elle a depuis si longtemps. Notre terre est une terre d’abondance, une terre ancestrale et à la fois si juvénile.

C’est à vous désormais d’élever le rêve de notre terre. A vous désormais de la faire rêver au-delà même de l’espérance.

C’est à la jeunesse de Guinée que je m’adresse, à sa force et à son avenir. Restez unis comme vous avez toujours su le faire mais cette fois-ci que ce ne soit plus dans l’adversité ni le doute. Que cette fois-ci ce soit dans un seul et même rêve, dans un seul et même horizon, celui que nous allons orner des plus beaux atours et des plus belles constructions. Pour vous, mais aussi pour ce rêve de demain qu’à votre tour vous appellerez jeunesse. Ne vous y trompez pas, les prochaines échéances sont des plus importantes, car il vous faudra imprimer votre marque dans le temps. Il ne tient qu’à vous d’aller chercher la République et de balayer vos doutes, sans perdre vos rêves.

C’est moi qui aujourd’hui veux rêver, c’est moi qui vous demande de me faire partager ce que vous avez de meilleur, vous-même.

Alors oui vous ne m’avez pas attendu pour rester forts et solides et vous n’attendez pas mon bien maigre renfort, alors oui ce texte est simple. Mais je m’aperçois qu’il n’est pas aisé de demander à une jeunesse de ne plus douter et d’aller vers l’espoir en s’unissant. Peu-importe la couleur de votre bulletin de vote, peu-importe votre ethnie, peu-importe les chemins pourvu que nous restions unis. Vous qui étiez une foule désordonnée encore hier, devenez le 11 octobre un peuple uni.

Allez voter !

Ahmed kourouma

Conseiller politique