Medical workers wearing protective suits take part in a training prior to leave to countries affected by the Ebolas virus, in an empty factory warehouse in Amsterdam, on November 5, 2014 where medicals aid group Medecins Sans Frontieres (MSF) created a mock clinic. The disease has killed nearly 5,000 people, almost all of them in Sierra Leone, Liberia and Guinea. AFP PHOTO/ANP/BAS CZERWINSKI-netherlands out-

Medical workers wearing protective suits take part in a training prior to leave to countries affected by the Ebolas virus, in an empty factory warehouse in Amsterdam, on November 5, 2014 where medicals aid group Medecins Sans Frontieres (MSF) created a mock clinic. The disease has killed nearly 5,000 people, almost all of them in Sierra Leone, Liberia and Guinea. AFP PHOTO/ANP/BAS CZERWINSKI-netherlands out-

Il y a un an, le 8 août 2014, l’Organisation mondiale de la santé déclarait la fièvre Ebola «urgence de santé publique de portée mondiale». L’épidémie, partie fin 2013 du sud de la Guinée avant de s’étendre au Liberia puis en Sierra Leone, avait alors déjà fait un millier de morts. Une riposte tardive reconnaît l’OMS qui admet aussi un bilan sous-évalué de 27 784 cas, dont 3 786 mortels.

Plus que deux cas enregistrés la semaine dernière en Guinée et en Sierra Leone. L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui a semé la mort pendant de longs mois en Afrique de l’Ouest est pour le moment à son plus bas niveau. Mais le virus est toujours là rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui met en garde contre les espoirs irréalistes de voir l’épidémie disparaître d’elle-même.

Frappés par la plus importante flambée de la maladie depuis sa découverte en 1976, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ont cumulé plus de 99 % des victimes. A partir du premier décès en Guinée en décembre 2013, l’épidémie est restée très localisée jusqu’en février 2014, comme cela s’était produit lors d’épisodes antérieurs notamment en République démocratique du Congo, ex-Zaïre, là où le virus a été identifié en 1976.

Ensuite, en quelques semaines, les cas se multiplient loin du foyer originel et gagnent les grands centres urbains ; le Liberia puis la Sierra Leone sont touchés. L’épidémie d’Ebola est « sans précédent, absolument pas sous contrôle et la situation ne fait qu’empirer » déclare le 30 juillet 2014 Médecins sans frontières (MSF).

Dans des pays démunis où rien n’est prévu pour faire face à une telle situation sanitaire, des mesures d’exception sont instaurées : état d’urgence, confinement de la population et mise en quarantaine de nombreuses régions.

Tout cela arrive bien tard et représente peu face à la maladie mortelle dont les cas se multiplient, ce qui pousse les pays voisins à fermer leurs frontières. Le désarroi et l’inquiétude du personnel soignant sont enfin relayés par les autorités gouvernementales. Le 8 août 2014, l’Organisation mondiale de la santé décrète l’épidémie d’Ebola « urgence de santé publique de portée mondiale » et demande une « réponse internationale coordonnée » avant d’approuver l’emploi de traitements non homologués.

Il faudra encore attendre septembre 2014 pour qu’une riposte internationale de poids intervienne une fois que l’ensemble du système de l’ONU a réagi et qu’une autre structure soit créée, la Mission de l’ONU pour l’action d’urgence contre Ebola (Minuauce). L’OMS n’a retrouvé la supervision complète de l’épidémie que la semaine dernière au vu des progrès constatés dans la lutte contre l’épidémie et après dissolution de la Minuauce.

La mobilisation tardive de l’OMS et son inadaptation à mesurer la situation alarmante provoquée par la maladie Ebola lui vaudront de nombreux reproches. Les défaillances de l’organisation feront l’objet d’un rapport d’experts mandatés par l’ONU qui recommandera notamment de « renforcer la capacité opérationnelle de l’OMS en mettant sur pied un fonds d’urgence ainsi qu’une force internationale d’intervention sanitaire qui pourrait être mobilisée immédiatement ».

Ne pas baisser la garde

Quelques cas sont diagnostiqués en Europe et aux Etats-Unis ; ils font la une de tous les médias. Dans l’épicentre de l’épidémie, grâce notamment aux mesures sanitaires mises en place et au traitement symptomatique des malades (fièvre, douleur, déshydratation), la maladie recule enfin au début de 2015. Faute de traitement spécifique, différentes molécules antivirales sont expérimentées qui ont donné des résultats encourageants, quoique partiels.

Mais l’espoir d’éradiquer l’épidémie d’Ebola semble à portée de main avec le candidat-vaccin VSV-ZEBOV testé en Guinée depuis le 23 mars 2015. L’essai clinique « Ebola ça suffit » a permis de vacciner plus de 7 600 personnes volontaires ayant été en contact avec un malade ou son entourage proche. Avec une efficacité de près de 100 %, le vaccin pourrait constituer une parade efficace, malgré certains effets indésirables sérieux chez quelques participants. Toujours expérimental, le VSV-ZEBOV doit cependant encore confirmer plus largement son efficacité et son innocuité avant de recevoir le feu vert des autorités. En attendant, vu les circonstances exceptionnelles et les résultats, son utilisation sera élargie à toutes les personnes à risque.

Cette avancée ne doit cependant pas faire oublier que le virus Ebola en Afrique de l’Ouest est « loin d’être sous contrôle » a rappelé la présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF). La communauté internationale doit même « redoubler d’efforts », insiste Joanne Liu. Là où on pensait être débarrassé de la maladie, des cas sont réapparus, quelques dizaines par semaine en Guinée et en Sierra Leone, entre la mi-juin et la mi-juillet et au Liberia, six cas fin juin.

C’est pourquoi la présidente de MSF lance un appel aux agences de l’ONU, aux équipes étrangères et aux ONG : « Elles ne doivent pas quitter l’Afrique de l’Ouest », prévient-elle.