cameroun bocou haramAu moins huit personnes ont été tuées et une centaine d’autres enlevées au cours de la nuit de lundi à mardi lors d’une opération attribuée à Boko Haram dans le nord du Cameroun

Selon un responsable local et une source militaire, contactés par Reuters, les assaillants se sont attaqués au village de Tchakarmari, lundi 3 août au matin, localité situé au nord de la localité de Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, où des dizaines de personnes ont péri dans une série d’attentats à la bombe le mois dernier.

« Les habitants ont dit que les assaillants ont repris le chemin du Nigeria où ils ne pouvaient pas être poursuivis », a commenté un représentant local. Un officier de la force militaire déployée par l’armée camerounaise pour lutter contre les violences jihadistes a expliqué que les agresseurs avaient franchi la frontière en provenance du Nigeria peu après minuit, mardi 4 août.

Le 18 janvier 2015 notamment, Boko Haram avait perpétré un autre enlèvement de masse dans la région, prenant de 60 à 80 otages, selon les sources, dans deux villages de la zone de Tourou, dans l’arrondissement de Mokolo. La plupart de ces personnes étaient des femmes et des enfants. Une vingtaine d’autres avaient été enlevées dans la même région début février.

Le Cameroun paie au prix fort, depuis plusieurs semaines en particulier, son engagement dans la lutte contre Boko Haram. En 13 jours seulement, fin juillet, la région de l’Extrême-Nord a été frappée par cinq attentats-suicides, ce qui a obligé le gouvernement à y mobiliser 2 000 soldats supplémentaires, en plus des 7 000 déjà affectés à la force régionale contre Boko Haram.

La stratégie de l’enlèvement

Outre les attentats suicides, Boko Haram a fait de l’enlèvement de masse une arme de guerre contre les pays engagés contre lui, en particulier le Nigeria et le Cameroun. Le groupe islamiste a notamment capturé plus de 2000 filles et femmes depuis début 2014 selon Amnesty International.

Les victimes, la plupart du temps des femmes ou de jeunes adolescents, doivent automatiquement se convertir, et sont utilisées comme esclaves sexuelles ou forcées à devenir des combattants ou des kamikazes.

Face à cette option stratégique prise par les islamistes, les gouvernements des pays voisins ont donc été tenus d’ouvrir un nouveau front, d’importance cruciale dans l’opinion depuis le rapt des lycéennes de Chibok en avril 2014 : celui de la libération des otages.

L’armée nigériane a notamment encore annoncé dimanche 2 août la libération de 178 otages après une opération menée par les forces militaires dans le nord-est du pays. Un porte-parole des forces armées a précisé qu’il s’agissait de civils, dont 101 enfants et 67 femmes.

Jeuneafrique