konyEt si Claude Kory Kondiano s’inspirait du vieux Boubacar Biro Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, lequel s’était insurgé contre l’arrestation d’Alpha Condé, dans les encablures de Pinet, alors que des mesures étaient prises par le gouvernement de ne pas franchir les frontières?

 Cette question n’intéresse manifestement pas le mammouth du Parlement ainsi que ses affidés de la mouvance. Le malheur n’arrive qu’aux autres ! Et pourtant, même Saliou Béla Diallo qui se trouve être le porte-parole de cette mouvance a réagi, à la limite de la loi. Selon, en effet, le cas Ousmane Gaoual Diallo est une ‘’affaire parlemento parlementaire’’ avant d’expliquer que le Parlement devrait s’impliquer pour trouver une issue.

 On le sait, le député incarcéré jouissait encore – d’ailleurs jusqu’à présent – de son immunité parlementaire. Mais, il n’empêche, il a été poursuivi, cueilli et trimballé devant les juridictions sans que Kondiano ne pipe mot pour faire respecter la procédure. Une procédure bien différente de ce qu’on reproche au député virulent. Les coups et blessures volontaires sont un fait. La procédure judiciaire en est un autre. Qu’on ne s’y trompe pas. Seulement, le pouvoir a opté pour la violation des lois en la matière. Et c’est pourquoi certains crient au règlement de comptes voulu par le pouvoir longtemps malmené par ce député audacieux qui refuse l’injustice et les manœuvres politiciennes. Claude Kory Kondiano est un phénomène. Récemment, il a été pris en flagrant délit de mensonge.

 Le président Kory Kondiano avait en effet adressé un courrier à l’opposition : « L’Assemblée Nationale a accédé à votre demande de sa mise à contribution pour rechercher à notre niveau des solutions pouvant répondre à vos préoccupations. C’est dans cette logique qu’ont été programmés pour être examinés en plénières: le code électoral et la loi sur la CENI, et que nous avons accepté d’interpeler le Gouvernement sur les sujets qui ne relèvent pas de l’Assemblée Nationale.  Nous devons ensemble examiner les textes et réfléchir sur les problèmes pour lesquels les solutions ne peuvent être trouvées qu’au niveau de l’Exécutif. »

  Cette démarche avait donné de l’eau dans la bouche des opposants qui ont vu en l’homme une responsabilité historique. C’était en réalité un gros mensonge pour tenter de déjouer la crise qui perdure. Après tout, selon Dalein Diallo, une proposition de loi avait été déposée au bureau du président de l’Assemblée nationale depuis des lustres mais qui est restée sans suite. Extrait : « Lorsqu’on va dans la rue il faut comprendre qu’on a frappé à toutes les portes parce qu’on aurait pu discuter la question au niveau de l’Assemblée parce que c’est une loi qui met en place la ceni. Mais ils ont refusé systématiquement alors qu’on a fait une proposition de loi, on a rédigé une lettre adressée au président de l’Assemblée nationale pour dire qu’il faut alors puisqu’on avait pas ouvert une session extraordinaire des lois pour examiner le cadre institutionnel et juridique du processus électoral, d’accepter que la session budgétaire compte tenu de l’urgence et de l’importance qui s’attache à la mise en place des institutions qu’on examine ils ont refusé ».

 Peut-on vraiment prendre le président du Parlement très au sérieux ? Pourtant, le cas Gaoual devrait permettre à la girafe du Parlement guinéen de rebondir. Mais hélas, c’est encore raté.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com