UNLa campagne de prévention lancée lundi sur internet vise à rappeler la « tolérance zéro pour le personnel civil et militaire des Nations unies » lorsque des violences sexuelles sont commises, indique le site de la Monusco.

Dans le cadre de cette initiative, la mission de l’ONU en RDC (Monusco) a publié lundi 17 août plusieurs photos chocs. L’une d’elles montre une jeune fille en pleurs, le visage caché entre ses mains. Elle est assise sur un lit et, près d’elle, git l’uniforme d’un Casque bleu. « Elle pourrait être votre fille. Pas de relations sexuelles avec les enfants ! », indique la légende.

Une autre photo montre un Casque bleu de dos, torse-nu et derrière des barreaux. « Les relations sexuelles avec les mineurs sont un crime », est-il écrit en blanc, sur fond rouge. Enfin, un cliché présente un préservatif flanqué du sigle de l’ONU. Le message : « Ceci n’est pas un laisser-passer pour la prostitution ».

Interrogée par l’AFP, une source de la Monusco a affirmé que la campagne était « prévue bien avant » l’affaire qui a mené à la démission mercredi dernier du général Babacar Gaye, chef de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et ancien commandant de la Monusco, et qu’elle s’inscrivait dans le cadre de ses activités régulières de prévention.

Excédés, des internautes invitent la Monusco à « dégager » du pays

Le diplomate sénégalais a quitté son poste après une série d’accusations d’abus sexuels sur des enfants, qui auraient été commis par des Casques bleus en Centrafrique.

La campagne de l’ONU a déjà fait réagir des dizaines d’internautes sur Facebook. « Cette nouvelle campagne de la Monusco contre les violences sexuelles est à saluer », mais il est « dommage qu’il en faille une puisque [l’]ONU, c’est censé protéger et pas agresser », commente Dali Mbala.

Excédés, des internautes invitent la Monusco à « dégager » du pays, estimant qu’elle ne remplit pas correctement sa mission : appuyer l’armée dans l’éradication des dizaines de groupes armés locaux et étrangers qui sévissent dans l’est congolais depuis deux décennies.

La Mission est régulièrement accusée d’agressions sexuelles, notamment sur mineurs. En février 2005, l’ONU a interdit aux Casques bleus d’avoir des relations avec des Congolais après la révélation d’abus sexuels sur des filles de 13 ans.