gaoulLa traque lancée contre le député Ousmane Gaoual Diallo se poursuivait au moment où nous allions sous presse. Le président de l’Assemblée Nationale, Claude Kory KOUNDIANO ayant refusé de prêter une oreille à la mission dépêchée auprès du Parlement pour évoquer le sort du député, rien ne semble désormais arrêter la machine judiciaire.

Dr Fodé Oussou Fofana, Vice-Président de l’UFDG, revient sur la démarche menée par son parti suite à la perquisition effectuée par des hommes en uniforme au domicile d’Ousmane Gaoual Diallo lundi dernier. « Les députés du groupe parlementaire libéraux démocrates se sont retrouvés ce matin (mardi 04 août, ndlr), ont discuté le cas de notre collègue Ousmane Gaoual Diallo. Au cours de cette rencontre, il a été décidé évidemment que les députés viennent rencontrer le président de l’Assemblée Nationale, puisqu’Ousmane Gaoual est un député à l’Assemblée Nationale, bien qu’il soit présenté aujourd’hui comme un malfaiteur. Aujourd’hui, le gouvernement a décidé en violation de toutes les lois de la République, de le pourchasser, de perquisitionner chez lui comme si c’était un délinquant », déplore le vice-président de l’UFDG.

Selon lui, « il était de notre responsabilité de venir voir le président de l’Assemblée Nationale, d’attirer son attention en tant que président du Parlement et de lui demander de prendre des dispositions auprès du gouvernement pour suspendre la poursuite contre l’honorable Député Ousmane Gaoual Diallo. »

Du mépris de Kory KONDIANO pour la mission de l’UFDG

« Malheureusement lorsque nous sommes arrivés à son Bureau, le Vice-Président El hadj Diouma et moi-même, président du groupe parlementaire, membre titulaire du bureau de l’Assemblée nationale, à la rentrée nous avons été arrêtés par l’aide de camp du président de l’Assemblée Nationale monsieur Kory Koundiano, qui nous a dit clairement qu’on ne peut pas avoir accès au président de l’Assemblée nationale. Qu’il est en réunion avec les autres membres. Nous lui avons rappelé en disant qu’il n’a pas le droit même s’il est l’aide de camp de Kory Koundiano de nous empêcher de voir le président de l’Assemblée nationale et qu’on a le droit de voir notre président quand on veut.

Quand nous sommes arrivés dans l’antichambre du bureau de monsieur Kory, on a demandé à monsieur Dembo qui est le premier secrétaire d’annoncer au président de l’Assemblée Nationale que nous sommes là et qu’on a l’intention de le rencontrer. Monsieur Dembo est rentré, 30 minutes après, il n’est pas ressorti. Il nous a laissés comme ça. Nous nous sommes dit de rentrer dans son bureau pour dire au président l’Assemblée Nationale que ce n’est pas normal qu’il nous méprise de cette façon. Malheureusement le président Kory KONDIANO a dit qu’il est le président de l’Assemblée nationale, et qu’il n’a rien avoir puisque nous sommes membres du Bureau, et qu’on ne lui a pas écrit avant de le rencontrer.

Donc, il nous a laissés, il est rentré comme si de rien n’était. Aujourd’hui, nous protestons avec la dernière énergie contre l’attitude du président de l’Assemblée nationale. J’ai l’impression qu’à partir de cet instant-là, nous comprenions clairement que le président de l’Assemblée Nationale, monsieur Kory, n’est président que de nom. Il ne reçoit que des instructions de celui qui l’a mis-là, qui est le président de la République.

On ne doit mépriser personne, même un simple député qui n’est pas membre du Bureau, à plus forte raison ses collègues du Bureau et nous disons clairement à monsieur Kory Koundiano et aux membres du RPG Arc-en-ciel d’arrêter. Puisque nous avons reçu l’information claire qu’ils sont dans la logique de vouloir lever l’immunité parlementaire de l’honorable Ousmane Gaoual. Je pense que cette réunion d’aujourd’hui, c’était pour ça.

La décision qu’ils vont prendre à l’intérieur sans nous faire appel, cette décision est nulle et de nul effet. On ne peut lever l’immunité d’un député que lorsqu’on convoque une session extraordinaire et c’est la plénière seule qui a la compétence de lever une immunité. Nous tenons à vous informer et à dire clairement que nous comprenons maintenant que ce n’est pas le gouvernement seulement qui est derrière cette affaire. Le gouvernement est en association avec le Parlement, afin de pouvoir créer des problèmes aux députés de l’opposition, singulièrement à Ousmane Gaoual. Nous finissons en disant que nous tiendrons pour responsables le président de la République et le président de l’Assemblée Nationale, de tout ce qui adviendra au député Gaoual. Les deux seront responsables devant le peuple de Guinée. Nous tenons à informer la communauté internationale, à dire que c’est un complot ourdi, qu’on est en train de préparer contre Ousmane Gaoual.

Ce n’est pas une question de Tané, c’est une question de règlement de compte, ils veulent profiter de cette situation pour régler des problèmes à visée politique. Ils veulent nous faire taire, nous empêcher qu’on dénonce. Nous savons qu’il y a une liste de beaucoup de personnes sous la main et qu’ils veulent absolument pendant cette période électorale pouvoir faire taire ces personnes. Mais nous ne reculons pas, nous sommes dans un pays, qui est notre pays. Nous allons continuer le combat pour que ce pays-là soit un pays véritablement démocratique », a martelé Fodé Oussou.

« Cette décision, si elle est prise, elle est illégale, et si elle est illégale nous nous ferons entendre. S’ils essayent de mettre en application ce qu’ils sont en train de faire, nous sortirons l’ensemble des militants et sympathisants que nous avons sur l’étendue du territoire national et nous ne rentrerons que lorsque monsieur Ousmane Gaoual recouvrera ses droits », menace le président du groupe parlementaire des Libéraux.

A la question de savoir s’ils vont tenter de revoir le président de l’Assemblée Nationale, Dr Fodé Oussou répond : « Nous n’avons plus besoin de le voir, avec le mépris qu’il a pour nous. On était venu pour passer le message mais, puisqu’il n’a pas voulu nous recevoir, nous ne comptons plus revoir monsieur Kory. Nous comprenons qu’il est dans la logique du gouvernement, qu’il a reçu des instructions, qu’il est dans la logique de pouvoir lever en catimini sans passer par le Parlement l’immunité de monsieur Gaoual. Mais on n’est pas la jungle, nous sommes dans une République et nous le ferons savoir », a-t-il conclu.

L’UFDG croit que la justice est instrumentalisée dans cette affaire. Et que Diouldé n’est qu’un pion sur l’échiquier d’Alpha CONDE et Kory KONDIANO.

Richard Tamone.

L’Indépendant