alpah touguéSi vous voulez voir le président Alpha Condé faire montre d’à la fois de rigueur et de promptitude, il faut manifestement le placer dans un contexte de précampagne électorale. Il ne tolère aucun écart, ni légèreté quand il s’agit de mobiliser les électeurs potentiels. Celui qui l’a appris à ses dépens, c’est bien le désormais ex-préfet de Tougué, Elhadj Abdourahmane Baldé. En tournée dans la région de la Moyenne Guinée, et constatant une mobilisation moins importante dans la commune urbaine de Tougué que même dans certaines zones rurales, le chef de l’Etat n’a pas tergiversé. La sanction est tombée, implacable. Le préfet saboteur est dégommé et est remplacé au pied levé par celui qui n’était encore que le maire de la commune rurale de Koïn. Plus qu’un avertissement !
Le président Alpha Condé vient alors d’inaugurer la prime à la mobilisation. Le message sous-entendu est clair. Décidé à susciter des bains de foule qui soient de nature à justifier une éventuelle victoire au premier tour, le chef de l’Etat met à contribution les administrateurs territoriaux. Et il ne fait pas que dans la sollicitation. Il l’exige d’une main, et attend l’exécution en brandissant la menace du limogeage de l’autre main.
Difficile dans un tel contexte de ne pas comprendre l’opposition quand elle dit redouter le rôle que les administrateurs territoriaux auraient à jouer dans la mise en œuvre du processus électoral. Car si un préfet se fait limoger pour une mobilisation jugée insuffisante, on imagine bien ce qu’un autre serait capable en vue de permettre au candidat du pouvoir de l’emporter dans sa circonscription. Dans un tel contexte, aucune circulaire du ministère de l’administration du territoire national et de la décentralisation, ne saurait rétablir la neutralité.
Kababachir