loi de la financeRéunis ce mardi 8 septembre en plénière, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté la loi de finances rectificative 2015.

Dans son intervention, le président du groupe parlementaire, Deen Touré, a indiqué que la Guinée devrait basculer dans le ralentissement de l’activité économique, contrairement aux prévisions du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB): «Le ministre des Finances a déclaré dans son discours  de présentation de la loi de finances rectificative du 26 août 2015 que les estimations indiquent que le taux de croissance du PIB initialement projeté à 4,1% pourrait être nul en 2015. Il faut donc croire que la tendance actuelle, qui pourrait d’ailleurs subir les contrecoups, cette fois-ci de la fièvre des élections présidentielles et non de la fièvre Ebola, est susceptible de décliner, au-delà des limites prévues par le gouvernement, pour afficher une valeur négative. »

Parlant des solutions envisagées par le gouvernement, l’honorable Deen souligne  que celles-ci pèsent très fort sur la population Guinéenne.

«Les solutions que le gouvernement propose pour l’amélioration des apports budgétaires en termes de charges, dit-il, pèsent énormément et strictement sur les citoyens guinéens. Nous voulons que cela pèse aussi sur les investisseurs dont les profits sont créés par ces citoyens. »

Le député de l’UFR a ensuite affirmé que son groupe parlementaire aimerait voter pour cette loi rectificative, mais que les ministères des Fiances et du Budget n’ont pas tenu compte de leurs observations émises lors de la session de vote du budget initial: « Cette prise en compte n’a été que partielle. En conséquence de cela, je demande aux députés de notre groupe parlementaire de voter abstention. »

Dr Fodé Oussou Fofana, président du groupe parlementaire libéral démocrate, a dressé plusieurs insuffisances dans le budget. Selon lui, au titre des recettes, les prévisions n’ont pas été atteintes tant à la douane qu’à la direction nationale des impôts.

« La moins-value au niveau de la fiscalité est surtout due à la TVA pour les produits pétroliers. Toutefois, des postes de recettes inexploitées et/ou mal gérées subsistent encore, notamment dans le secteur de la téléphonie mobile, de la pêche, de la vente des domaines publics du long du littoral de Conakry à Dubréka, des mines avec Forecariah Mining Company, etc. », a-t-il souligné, avant de parler de la ‘’mauvaise’’ gestion des fonds alloués à la lutte contre l’épidémie d’Ebola : « S’agissant des concours extérieurs, le manque à gagner est de l’ordre de 634 mille milliards GNF. En plus, il faut souligner qu’un flou persiste sur la gestion des concours extérieurs mobilisés dans le cadre de la riposte contre l’épidémie à virus Ebola. Ce qui a conduit bon nombre de Guinéens à parler d’Ebola business. »

Il a ensuite rappelé que le gouvernement n’a pas présenté les lois de règlement et des comptes-rendus budgétaires des exercices antérieurs. Ce qui, selon lui, est contraire aux articles 50 et 60 de la loi organique relative aux lois de finances. C’est à cause de ces insuffisances, a-t-il fait remarquer, qu’il a demandé à l’ensemble des députés de voter abstention.

C’est ainsi, contrairement à ses deux prédécesseurs, l’honorable Amadou Damaro Camara a demandé aux députés de la majorité de voter la loi de finances rectificative proposée par le gouvernement.

Ainsi, malgré l’abstention demandée par les présidents des groupes parlementaires Alliance républicaine et les Libéraux démocrates, cette loi a été adoptée à 59 voix contre 29 abstentions et une contre.

Ramatoulaye Fofana pour conakryplanete