Bah-ousmane-6L’Union pour le Progrès et le Renouveau, UPR, est résolument engagé dans la réélection du Président Alpha Condé. Pour s’y prendre, le parti dirigé de main de maitre par Bah Ousmane met toutes les chances de son coté en déployant de gros moyens humains de combat sur le terrain avec à la clé de stratégies  politiques efficaces.   Au lendemain de la convention de l’UPR tenue à Conakry les 21 et 22 aout 2015 l’héritier politique de Siradiou Diallo s’est prêté aux questions de ‘’Fax de Guinée’’. Entretien…  
Fax de Guinée : A l’issue de sa convention, le choix  de l’UPR, pour porter son flambeau à la présidentielle du 11 octobre 2015, est tombé sur  le président Alpha Condé. Quelles sont les raisons de cette décision historique?
Bah Ousmane : Comme vous l’avez constaté, nous venons de tenir une réunion extraordinaire du comité central de l’UPR, les 21 et 22 aout 2015, à notre siège national de la Minière, à Conakry. Faut-il préciser dorénavant que nous tenons de telles instances à l’occasion de chaque événement majeur dans notre pays, pour partager avec nos militants et militantes, les responsables de nos structures et sympathisants… les grandes approches du parti sur les sujets que nous portons à l’ordre du jour. Cette fois-ci, nos débats ont porté  sur deux points : l’organisation et le fonctionnement du parti d’une part et la position de l’UPR par rapport à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 d’autre part.
C’est avec plaisir que nous avons enregistré à cette rencontre la présence de la quasi-totalité des représentants de nos fédérations de l’intérieur du pays, de même que ceux de trois autres basées à l’étranger. Aussi, nous nous sommes restés en contact permanent avec les autres  responsables du parti basés à l’étranger qui n’ont pu, pour une raison ou une autre, prendre part à cet événement.  Lesquels ont bien voulu donner leurs avis sur les différents sujets portés à l’ordre du jour de cette rencontre extraordinaire.
Ce fut une occasion pour l’assemblée de poser un diagnostic approfondi de la gestion de notre parti. Ce que nous avons fait sans ambages, sans jamais rien occulter…Ainsi, la session du comité central a décidé de redynamiser le parti, de revoir partout où il y a nécessité de reformes, de manière à conférer au parti sa place d’antan.
Concernant le second point, partant sur protocole d’accord conclu avec le RPG en 2010, dans l’entre-deux tours, nous avons jugé utile de tirer les leçons et les enseignements  nécessaires qui s’imposent.  Tout en prenant soin de passer en revue la situation du parti par rapport à la participation éventuelle à la compétition électorale en vue. Finalement nous avons décidé  de soutenir la candidature du président Alpha Condé, pour sa réélection dès le premier tour du scrutin du 11 octobre 2015,  Nous  avons estimé qu’il était judicieux de renouveler notre choix et d’accompagner le président Alpha Condé sur la base d’un programme de société que nous avons élaboré ensemble et surtout sur  la base des valeurs communes que nous avons toujours partagées, notamment lorsque nous militions ensemble dans  l’opposition.
Il y a des idéaux que nous avons  défendus ensemble dans l’opposition et en 2010, dans l’entre-deux tours, qu’il faut amplifier. Il y a de nombreux chantiers qui ont été ouverts dont certains restent à achever. Evidemment, il  va falloir en ouvrir davantage au cours du second mandat que le peuple de Guinée va devoir lui accorder au soir du 11 octobre, à travers un vote massif et amplifié. Nous nous sommes dit  qu’il vaut mieux le soutenir et aller dans le sens de l’achèvement de l’œuvre  que nous avons commencé ensemble en 2010. Ça vaut bien le coup non ?
Que compte adopter l’UPR comme stratégie particulière  pour  faciliter la réélection du Pr Alpha Condé?
 Rien de particulier ! La  stratégie que nous allons développer  s’inscrira dans le cadre du programme de campagne que le candidat Alpha Condé  va mener en étroite collaboration avec le parti dont il est le porte le fanion, en l’occurrence le RPG arc-en-ciel. Nous avons tout à gagner en mettant en harmonie nos violons pour une victoire éclatante. Je tiens quand même à vous dire que l’UPR est un vieux parti et que pour cela nous sommes implantés  à travers tout le territoire national. En conséquence, nous allons mettre en branle nos structures, pour mobiliser nos responsables à tous les niveaux, nos militants et sympathisants pour un soutien sans faille du candidat Alpha Condé. Nous allons battre campagne pour qu’il soit réélu dès le premier tour.
Que comptez vous faire au Fouta en particulier, considéré  hostile, en tout cas jusque dans un passé récent, pour mobiliser les électeurs en faveur du Pr Alpha Condé?
Le Fouta à cette réputation d’être hostile au RPG et à son candidat, mais je pense qu’il faudrait plutôt attendre d’en savoir plus sur la nouvelle donne politique, notamment dans cette région de la Guinée, soit dit en passant, particulièrement accueillante. En fait, il y a cinq ans, il y avait des données qui étaient vraies, mais qui de nos jours sont devenues caduques. Je tiens à vous dire que la situation a beaucoup évolué, des esprits se sont ouverts pour comprendre mieux les choses. Il y a eu quand même des réalisations du professeur Alpha Condé que les uns et les autres ont pu évaluer. Et  de l’évaluation de ces différentes réalisations résultera certainement le fait qu’on va sanctionner positivement son bilan. Je pense que les conditions de vie et de travail des populations guinéennes se sont considérablement améliorées au cours des cinq dernières années et  que  c’est ce qui reste de plus important  pour le commun des mortels.  N’est ce pas qu’il est beaucoup plus facile d’aider, de soutenir un candidat qui a fait déjà ses preuves.
Parlons un peu de réalisations dont vous parliez tantôt…
Il faut dire d’abord que dans l’environnement institutionnel, il y a eu des réformes importantes et au aujourd’hui toutes les institutions républicaines sont  en place. Lorsque nous regardons du côté de la macroéconomie, l’assainissement des finances publiques de la République ont donné des résultats  positifs, tel que la Guinée a pu accéder pour la première fois aux initiatives des PPTE et les avantages qui y sont rattachés. Je pense que de ce côté que c’est acquis important. En ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations, même s’il y a des petites coupures, de temps en temps, aujourd’hui tout le monde est satisfait de la desserte en électricité. Je n’exagère rien en disant que nous avons désormais le courant 24h/24. C’est du jamais vu en Guinée. Lorsque vous allez aujourd’hui dans les campagnes, dans  les  collectivités rurales, c’est impressionnant quand même de voir des lampadaires qui éclairent les rues et autres lieux publics. Nous avons pu voir édifier des infrastructures sociales, économiques  et  administratives … un peu partout à travers le pays, dans le cadre de l’organisation des fêtes nationales tournantes dans les régions administratives du pays.  Bref, il n’y a pas ce secteur de l’économie nationale qui n’a pas enregistré un changement notable.
Parlons particulièrement du secteur routier que vous avez eu l’honneur de dirigé dans le premier gouvernement du Pr Alpha Condé ?
Par modestie, je me suis toujours défendu de parler de mon bilan à la tête du département des Travaux Publics. Lorsque nous sommes arrivés  dans  le gouvernement en 2010, nous avons élaboré des plans d’action, suivant un diagnostic, qui nous ont permis dans le secteur routier d’enregistrer des progrès importants. C’est vrai que nous avons hérité d’un secteur routier fatigué, très dégradé par endroit. Mais, il faut préciser  d’ailleurs,   c’est un mérite, les ressources ont été mobilisées à partir du budget national de développement,  pour faire toutes les infrastructures routières qui ont été, soit réhabilitées ou construites carrément. Je pense que c’est rare de fonctionner  sur le budget national de développement,  pour faire des routes. Généralement, en Guinée, c’est le concours financier extérieur  qui est requis pour réaliser  des projets de grandes envergures. Mais, exceptionnellement, nous avons  travaillé sur le budget national de développement et cela témoigne de la volonté politique, en particulier du chef de l’Etat, pour améliorer la circulation et la mobilité  des citoyens et leurs biens.
Est-ce que le fait d’accompagner  le président de la République pour ce deuxième mandat ne va pas jouer négativement un peu sur le parcours de l’UPR en tant que parti politique?
Il y en a qui le pensent comme ça. Mais, je crois aussi qu’un homme politique, une formation politique, doit avoir des choix cohérents. Nous avons commencé une œuvre sur la base de l’appréciation d’un projet de société qui est en train de se réaliser, qu’il  faudrait continuer à mon avis et pourquoi pas pour aller jusqu’au bout. C’est un choix que nous avons fait en tenant compte de tout ce que je vous ai dit. Pour rester  cohérent et réaliste, il faut poursuivre ce programme.
Un  dernier message à l’endroit des militants de l’UPR et du peuple de Guinée ?
Je pense que nous allons vers des consultations électorales avec des enjeux importants. Chaque fois que le peuple de Guinée est confronté à des situations du genre, il  ne faut pas perdre l’occasion d’appeler les uns et les autres à aller à des élections apaisées et de faire en sorte qu’au lendemain de ces événements  on ne se mette pas  à compter des morts, des blessés ou de  s’étonner de l’envergure des dégâts matériels tels que ce fut le cas en 2010. Je pense que les uns et les autres doivent faire montre d’esprit de citoyenneté en faisant preuve de maturité. Bref,  que la démocratie triomphe. Enfin, je voudrais dire aux militants de l’UPR que je suis très fier d’eux et que notre parti a  traversé des moments d’épreuves au cours desquels seules la conviction et la détermination des militants ont permis de résister à la tempête.
Propos recueillis par Kerfalla KOUROUMA