michel kafandoLe président burkinabè Michel Kafando doit être rétabli mercredi dans ses fonctions, conformément à l’accord trouvé la veille entre putschistes et forces loyalistes. La Cédéao se réunit mercredi pour « engager un dialogue entre les parties ».

Ouagadougou semble avoir retrouvé son calme. Putschistes et forces loyalistes burkinabè ont trouvé mardi 22 septembre dans la soirée un terrain d’entente. Les putschistes ont signé un accord prévoyant un retour dans leur caserne et accepté de « rétablir » dans ses fonctions le président renversé par un coup d’État le 17 septembre, comme demandé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao, réunis mardi en sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, ont en outre décidé de « dépêcher » mercredi une délégation de chefs d’État « pour rétablir Michel Kafando dans ses fonctions de président de la transition au Burkina Faso ».

Ils ont également « appelé la garde présidentielle à déposer les armes et demandé aux autres unités de l’armée de ne pas faire usage de la force pour éviter des pertes en vies humaines », selon le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.

« Engager un dialogue »

La délégation comprendra les dirigeants du Nigeria, du Niger, du Togo, du Ghana, du Bénin et du Sénégal. Elle vise à « engager un dialogue politique avec toutes les parties prenantes, dans l’idée de trouver des aménagements négociés » par rapport à un premier projet d’accord divulgué dimanche, jugé inacceptable par la population et la société civile.

Parmi ces cinq points de l’accord, les putschistes du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) se sont donc engagés à « accepter le cantonnement » et « céder les postes de garde » à Ouagadougou. Les forces « loyalistes » ont promis, elles, de « reculer les troupes de 50 km » et de « garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles ». Les deux forces ont aussi accepté un « délai de 72 heures pour établir le point du matériel », c’est-à-dire de l’armement.

Ce putsch avait porté un brusque coup d’arrêt à l’organisation d’élections générales prévues en octobre, censées clore la période de transition ouverte par la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014.

Pour justifier leur coup de force, les soldats de la garde présidentielle réclamaient notamment que les anciens partisans de Compaoré puissent participer aux élections dont ils avaient été exclus par la transition.

Michel Kafando, renversé le 17 septembre par un coup d’État mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d’élite de l’armée burkinabè et garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré, a été libéré lundi par les putschistes après plusieurs jours de séquestration.

En octobre 2014, le soulèvement populaire, provoqué par la volonté de Blaise Compaoré de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, avait contraint celui-ci à fuir, mettant fin à 27 ans de règne sur ce pays sahélien de 17 millions d’habitants, à l’histoire jalonnée de coups d’État militaires depuis son indépendance en 1960.

Avec AFP