bgdaLe président Alpha Condé a dernièrement octroyé quelques 3 milliards 500 millions de GNF aux artistes guinéens dans le cadre de l’exploitation de leurs œuvres par les médias de service public. Mise à la disposition du Bureau guinéen des droits d’auteur (BGDA), la somme a été repartie entre les ayants droit ce vendredi au Musée national de Sandervalia, en présence du ministre de la culture, Amirou Conté. A l’arrivée, les réactions des artistes restent mitigées.   En effet, si du côté du ministère de la culture, on présente le geste comme la preuve de la transparence et de la probité du nouveau leadership à la tête du BGDA, certains artistes n’hésitent pas à le relier au contexte électoral en cours. Pour leur part, les responsables du BGDA, ont tenu à préciser ce sont les œuvres artistiques et littéraires dont les auteurs s’étaient faits enregistrés au niveau de leur institution qui ont droit à ce montant. A  propos, le premier dont les droits d’auteur ont été remis, c’est bien le président de la République, pour son ouvrage, ‘’Un Africain engagé : ce que je veux pour la Guinée’’

Jeanne Mackauley, directrice de la troupe Sanké, a reçu un chèque de 1.732.000 GNF. Après une carrière d’une cinquantaine d’années, elle ne pense pas que ce montant justifie qu’elle jubile, mais elle témoigne sa gratitude pour l’intention

Le BGDA m’a donné 1.732.000 GNF comme mes droits d’auteur. Cette somme est insignifiante pour une artiste comme moi qui ai plus de cinquante ans de carrière. Malgré tout, je félicite tout de même le BGDA pour le travail qu’il a abattu, parce que c’est une première en Guinée

Interrogée avant même d’avoir reçu son chèque, Mariam Touré des Ballets africains, trouve elle que la démarche est une rupture à saluer de la part de l’Etat guinée, à travers le BGDA

Lorsque j’ai appris qu’on a reçu 3 milliards 5 cents millions de GNF comme frais des droits d’auteurs des artistes guinéens, j’étais réconforté. Une fois, je suis allé pour réclamer mes droits d’auteurs, ils m’ont donné quelque chose de 100.000 GNF. Je suis sure et certaine, que cette fois-ci j’aurais plus

Masta G de la Saga Hip Hop, ne croit surtout pas au caractère désintéressé du chef de l’Etat.

Cette affaire n’est que du tape à l’œil. C’est une manière de chérir les artistes en cette période électorale.  Cette démarche ne sera pas pérenne, ce n’est que du bluff

Et comme pour le démentir, le ministre de la culture a saisi l’occasion pour inviter le directeur général de BGDA à faire la collecte des droits d’auteurs auprès des médias privés, sociétés de téléphonies, etc.

L’avenir dira qui des deux a raison

Ibrahima Kindi BARRY