cellou à friaC’est à Fria que Cellou Dalein Diallo a tenu son avant dernière journée de campagne au compte de la présidentielle du 1er tour 2015. Fria, c’est la ville qui a abrité la première usine d’alumine en Afrique. Mais depuis le 4 avril 2012, cette usine a cessé de travailler à la suite d’une grève générale des travailleurs. Et peu après, Rusal, qui assure la gestion de cette industrie, a décidé de mettre les clés sous le paillasson.

Venu en campagne dans cette ville, Cellou Dalein ne pouvait ne pas parler de la situation des familles de Fria. C’est ainsi qu’il a d’abord accusé le gouvernement du Pr Alpha Condé de n’avoir rien fait pour assurer la continuité de l’exploitation de l’usine. Puis de promettre de la relancer une fois à Sékhoutouréya.

« […] Il (Alpha Condé) a montré sa carence ici à Fria parce que toutes les familles de Fria sont dans la désolation depuis bientôt cinq ans, par l’incompétence et le manque de sens de solidarité de ce gouvernement qui n’a pas pu assurer la continuité de l’exploitation de ce fleuron de l’industrie guinéenne. L’usine de Fria c’était le fleuron de l’industrie d’alumine en Afrique, la première usine d’alumine dans sur notre continent qui employait plus de trois mille travailleurs. C’était la première fois qu’une usine ferme sans qu’aucun plan social approprié ne soit mis en place. Mais il ne s’agissait même pas de mettre en place un plan social, mais il s’agissait de négocier avec Rusal pour garantir la continuité de l’exploitation de l’usine. Ne serait-ce que pour la dignité de nombreuses familles dont les revenus étaient tirés de cette industrie. Mais aujourd’hui, Fria est une ville sinistrée par la faute d’Alpha Condé et son manque de solidarité vis-à-vis de son peuple et l’incompétence de son gouvernement. »

Il promet de relancer l’usine

«Je m’engage, devant vous, après mon élection, de tout faire pour relancer l’activité de l’usine de Fria. Vous pouvez me faire confiance. Faites-moi confiance. Je m’occuperai en priorité de la jeunesse. La jeunesse qui, aujourd’hui, est désœuvrée, sans emploi, sans perspectives, sans aucun espoir. C’est une calamité pour la famille. Des pauvres parents, ici à Fria, qui ont déjà perdu leurs emplois, mais dont les enfants qu’ils ont entretenus, éduqués, pour lesquels ils se sont privé, et qu’ils ont envoyés à l’école, se retrouvent à leur tour sans emplois, sans perspectives. Je voudrais exprimer ma solidarité avec la population sinistrée de Fria et promettre fermement après mon élection que Fria sera ma priorité pour la relance de l’usine et pour trouver des emplois pour les jeunes.

Nous avons tous gardé le souvenir d’une ville de Fria dynamique, prospère. Lorsque nous étions à l’université, nous étions fiers de venir passer les week-ends ou les fêtes de fin d’année à Fria.

Aujourd’hui, lorsqu’on arrive ici, on est triste de voir cette ville abandonnée à elle-même. Les familles se sont disloquées. Les jeunes sont partis.

La ville s’est vidée. Je vais m’occuper de Fria pour recréer l’histoire, le travail ici, ouvrir les écoles professionnelles et techniques pour que les jeunes de Fria puissent avoir les outils pour affronter le marché du travail devenu de plus en plus exigeant, parce que de plus en plus internationalisé. »

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