opposiiton QGL’heure est désormais au bilan pour situer les responsabilités après ce nouvel échec de l’opposition face au pouvoir du Président Alpha Condé. L’espoir était pourtant là ! Au lendemain des élections législatives au cours desquelles l’opposition avait pris une ascension fulgurante, l’espoir pour une alternance démocratique en Guinée avait une grande proportion dans les esprits des opposants d’Alpha Condé. Au vu des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante, on constate que le score des opposants a nettement baissé. Alpha Condé pourrait être réélu dès le premier tour avec plus de 57% des suffrages valablement exprimés si les résultats provisoires venaient d’être confirmés par la Cour constitutionnelle.

Que s’est-il passé pour donner un score aussi « décevant » aux opposants d’Alpha Condé ?

Au-delà des anomalies et des cas de fraude constatés le jour du scrutin, le 11 octobre 2015, un autre facteur a échappé au groupe de Cellou Dalein Diallo. La Communauté internationale a lâché l’opposition !

Pour illustrer ce constat, il suffit de regarder dans le rétroviseur pour se rafraîchir un peu la mémoire. En 2010, alors qu’il avait obtenu plus de 44% des suffrages valablement exprimés au premier tour de l’élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo a vu sa victoire lui filer entre les doigts malgré le soutien de celui qui était arrivé troisième lors de ce scrutin, Sidya Touré. C’était une première ! Au lendemain de la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême, Cellou Dalein Diallo avait appelé ses partisans au calme. Le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée avait surtout fait une promesse à l’endroit de ses militants : « Notre victoire n’est que reportée ». Le Professeur Ibrahima Fall et ses collègues avaient joué un grand rôle dans l’apaisement de la situation. Les membres du Groupe de Contact sur la Guinée avaient certainement pris des engagements vis-à-vis de Cellou Dalein Diallo. Et naturellement, le chef de file de l’UFDG y avait cru !

L’organisation des élections législatives en 2013 a été obtenue après plusieurs mois de bataille entre Alpha Condé et ses opposants. Ces derniers avaient sollicité et obtenu la participation de la Communauté internationale dans leur dialogue politique avec le Gouvernement guinéen.  Après plusieurs jours de discussions, les deux parties sont parvenues à un accord qui a été signé le 3 juillet 2013 sous l’égide du représentant désigné par le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies. Said Djinnit, le représentant spécial de Banki Moon en Afrique de l’ouest à l’époque, et les ambassadeurs de plusieurs pays occidentaux dont ceux de la France et des Etats-Unis, avaient apposé leurs signatures sur le document qui engageait désormais le camp présidentiel guinéen et son opposition.

Les nombreux appels au soutien de l’opposition par la Communauté internationale pour le respect du contenu de l’accord du 3 juillet 2013 sont restés sans suite. Peut-on dire que l’opposition s’était faite avoir là aussi ?

Que dire de la signature le 20 août dernier du dernier accord politique entre le camp présidentiel et l’opposition ? Cette dernière a failli se déchirer au lendemain de la signature de ce document. Seuls l’UFDG et l’UFR s’étaient d’ailleurs engagés dans cet accord.

Que pouvaient donc espérer les opposants d’Alpha Condé vis-à-vis de cette Communauté internationale lors de ces élections présidentielles ? Malgré sa « trahison » l’opposition guinéenne a toujours continué à croire à ces « fonctionnaires » qui représentent la Communauté internationale.

Alors que lui et ses six autres « partenaires » dans la bataille contre Alpha Condé appelaient à un report du scrutin, Cellou Dalein Diallo a vite changé de discours. La veille du scrutin, après un entretien avec des représentants de la Communauté internationale, notamment l’Ambassadeur des Etats-Unis à Conakry, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée a appelé ses militants à participer massivement au scrutin du 11 octobre 2015. Encore une fois, Cellou Dalein Diallo venait d’abdiquer face à la « pression » de la Communauté internationale.

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