vaccin VIHLa start-up française Biosantech a présenté mercredi à Paris des résultats très préliminaires d’un essai clinique sur un modèle de vaccin thérapeutique contre le sida. Le but était de trouver un repreneur pour le projet mais les scientifiques ont émis des réserves.
« J’ai besoin d’argent, j’ai envie que quelqu’un prenne le relais », a expliqué Corinne Treger la présidente de Biosantech lors d’une conférence de presse organisée pour présenter les résultats d’un vaccin testé sur 48 séropositifs. L’essai a été présenté aux journalistes et non à la communauté scientifique, ni publié dans une revue médicale, comme c’est normalement la règle, font remarquer plusieurs scientifiques. Selon le directeur scientifique de Biosantech, Jean de Mareuil, il permet de montrer l’absence de toxicité de la protéine Tat Oyi utilisée dans le vaccin et de découvrir à quelle dose le vaccin était le plus efficace.
À la dose la plus efficace (33 microgrammes), précise-t-il, le vaccin a permis à 4 patients sur 12 de baisser leur charge virale (quantité de virus dans le sang) à une dose « quasi indétectable » un mois après l’arrêt du traitement de trithérapie, un résultat toutefois présenté comme « non significatif » en raison du petit nombre de personnes incluses dans l’étude. L’arrêt de la trithérapie, actuellement le seul traitement disponible, entraîne chez la très grande majorité des séropositifs un retour à la charge virale initiale en l’espace de 15 jours à un mois.
Mis au point par le docteur Erwann Loret, chercheur au CNRS à l’Université d’Aix- Marseille, qui a cédé le brevet à la société Biosantech, le vaccin cible la protéine Tat, produite par le VIH. La molécule a pris le nom de TAT Oyi, en référence à un patient gabonais résistant naturellement au VIH et chez qui cette protéine était capable de générer une bonne réponse immunitaire. Après des tests encourageants menés sur des animaux, des essais cliniques ont été menés chez l’homme à partir de 2013 à l’hôpital de la Conception à Marseille.

AFP