cellou forecariahouC’est désormais officiel ! Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du président sortant, Alpha Condé, participera à l’élection présidentielle, prévue demain 11 octobre 2015 en Guinée. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée  ce samedi en milieu de journée, l’opposant a expliqué ses motivations.

« En tant qu’homme d’Etat, je ne m’appartiens plus. J’appartiens au peuple guinéen. En tant que porte-parole des sans voix, je refuse la démission. Cette élection, si elle est transparente et équitable, pourrait être une opportunité exceptionnelle de changer profondément le destin de notre pays. 2015 ne peut être une répétition de 2010. 2015 doit être le choix de l’avenir », a lancé le président de l’UFDG, dans sa déclaration liminaire.

« La mobilisation des guinéens et surtout leur soutien très fort à ma candidature commandent que  j’assume mes responsabilités politiques. J’ai donc décidé, après concertation avec la direction nationale de l’UFDG et avec les partis alliés de participer à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 », a expliqué le candidat de l’UFDG à l’élection présidentielle, avant de lancer un appel à ses militants et sympathisants.

« J’invite donc tous ceux qui n’ont pas récupéré encore leur carte électeur à le faire immédiatement pour pouvoir accomplir leur devoir de citoyen avec la conviction que cette fois-ci nos suffrages ne seront pas détournés et notre victoire ne sera pas confisquée. Je sais que le peuple guinéen est préparé à ne pas accepter un hold-up électoral (…) Je demande à tous les militants et sympathisants de quitter la rue, se mobiliser, aller préparer les élections.  J’appelle tous les citoyens de tous les partis à accepter les différences d’opinions et à respecter le choix de chacun. Telle est la  loi de la démocratie. J’exhorte tous les citoyens à défendre leur droit et à sécuriser leurs suffrages », lancé Cellou Dalein Diallo.

Dans sa déclaration, l’opposant a toutefois rappelé que le chef de la mission d’observation de l’Union européenne a souligné ce matin, la gravité, dit-il,  des anomalies et l’impréparation de la CENI à organiser les élections le 11 octobre. Selon lui, si les autorités guinéennes et la communauté internationale  sont réellement engagées à l’organisation d’un scrutin crédible, elles ne devraient plus ignorer cette situation.

Le président de l’UFDG indique qu’il y a un risque de conflit postélectoral  réel. Un risque dit-il, lié à l’injustice et au refus obstiné de la CENI de créer les conditions d’un scrutin équitable et transparent. Toutefois, Cellou Dalein Diallo part à ces élections en homme rassuré si le scrutin est transparent et équitable : « Si les élections sont transparentes, j’ai toutes les chances de passer dès le premier tour », a-t-il assuré.

L’opposant impute la responsabilité des violences macabres qui ont émaillé la capitale guinéenne les dernière 48 heures aux autorités du pays, qui, note-t-il s’érigent en pompier pyromane.

 « Suite aux violences enregistrées lors de mon retour jeudi à Conakry, les autorités émettent des pseudos appels au calme alors que dans le même temps ils actionnent des nervis pour attaquer d’honnêtes citoyens guinéens et détruire leurs biens de façon ciblée et extrêmement violente. Ces attaques sont orchestrées par le Pouvoir qui s’érige en pompier pyromane. Par cette manipulation, on veut faire peur aux  citoyens. On veut leur faire croire que leur vote peut éventuellement mener à la violence.  Personne ne souhaite cette violence. Mais c’est un piège qui est tendu au peuple pour faire porter ces débordements à l’opposition en particulier à l’UFDG », accuse M. Diallo.