cnoscgDepuis quelques semaines, une espèce d’insectes pullule dans la capitale Conakry et certaines régions du pays et serait responsable de lésions dermiques morbides avec fièvre.

Cette situation très préoccupante pour la population de Conakry en général n’a pas encore connue une réaction officielle des autorités administratives et sanitaires du pays au moment où Conakry et tout le reste de la Guinée lutte encore contre la Maladie à Virus Ebola.

Le Conseil National des organisations de la Société Civile Guinéenne constate ailleurs, qu’aucune recherche ne lui est accessible pour l’instant pour aider à mieux comprendre les origines et les moyens de lutte contre ces insectes très allergéniques ; les populations manquent d’informations sur cette question.

Le CNOSCG fidèle à sa mission de veille, d’alerte, d’interpellation et de propositions :

  1. Constate l’absence d’intérêt manifeste des autorités sanitaires et d’hygiène publique par rapport à cette nouvelle problématique qui pourrait être une menace à la santé publique et perturbe déjà les conditions de vie des populations.
    1. Depuis les premières constations aucune information officielle pour expliquer aux populations quelles sont les mesures de protection et les moyens de traitement ;
  2. Estime qu’en attendant des études plus spécifiques par les professionnels en la matière les consultations dans les services de santé (dermatologie) deviennent de plus en plus fréquentes dans un contexte de pauvreté ; étant entendu que ces insectes sévissent dans les quartiers précaires surtout.
  3. Note que, selon les premières constatations et les investigations de certains professionnels de la place, il s’agit véritablement d’une dermatite à Paederus, qui est une dermatite de contact résultant du contact avec la peau de l’hémolymphe de certains Staphylinidae, une famille qui comprend le genre Paederus. Les causes de cette pullulation sont anecdotiques : transport maritime à travers un bateau non désinfecté, les tas d’ordures solides et déchets de tout genre dans les lieux et espaces publics à Conakry surtout, le dérèglement climatique, l’absence d’une politique cohérente et opérationnelle d’éducation sanitaire et à l’hygiène, l’échec de la gestion des déchets et ordures et le manque de transparence, les mauvaises habitudes des citoyens dans la gestion des ordures ménagères,….
  4. S’inquiète de la léthargie des autorités sanitaires et de l’hygiène publique pour faire face à cette nouvelle situation sanitaire qui fait débat et ravage dans les quartiers de notre capitale, qui tarde à se faire une toilette honorable et saine.
  5. Interpelle les autorités administratives (le Gouverneur de Conakry, les Présidents des Délégations spéciales de Conakry), les Institutions de recherche médicale et vétérinaire, le Ministre de la santé et de l’hygiène publique et de l’Environnement de prendre la mesure exacte de cette menace sanitaire et d’agir à travers les dispositions qui conviennent pour réduire les malaises des populations de la capitale et éviter d’autres épidémies.
  6. La Société Civile Guinéenne en appelle à la vigilance des populations guinéennes en générale et celles de Conakry qui doivent observer strictement les mesures de protection contre les piqures de ces insectes en assainissant leur cadre de vie et observer des comportements plus citoyens et de consulter dans les hôpitaux et centres de santé pour conseils ou prises en charge en cas de contact avec ces insectes ou de réactions allergiques cutanées consécutives.

Pour l’instant, en attendant des informations plus crédibles, le CNOSCG recommande aux populations exposées de ne pas écraser l’insecte sur la peau en cas de contact et de désinfecter à l’aide d’insecticides conseillers par des agents ou techniciens spécialistes, les espaces où ils se trouvent et de consulter un médecin en cas de lésions cutanées et de ne pas céder à la panique.

La Société Civile Guinéenne demande aux Services en charge de l’hygiène et de l’assainissement à se mobiliser pour : débarrasser nos quartiers des montagnes d’ordures, désinfecter les lieux publics et de curer les caniveaux et autres circuit d’eaux usées, informer les populations exposées  sur les conduites à tenir en terme de prévention ou en cas de contacts ou expositions.

Les autorités nationales à travers les services compétents doivent fournir des explications crédibles à cette situation, qui devient de plus en plus préoccupantes.

Pour l’heure, le CNOSCG et ses démembrements poursuivront les investigations pour bien comprendre ce phénomène et de contribuer à la recherche de réponses crédibles aux différents questionnements des populations, pour que la sérénité puisse revenir dans la cité.

Pour terminer, nous tenons à rappeler cette citation : « Les pouvoirs publics n’ont pas encore fait le calcul de la rentabilité de la prévention, mais sans arguments économiques, on ne parvient pas à obtenir les investissements nécessaires. Pourtant, il n’y a pas de développement économique sans la santé, et vice versa. » Catherine Le Galès-Camus, (OMS).

Conakry le 20 novembre 2015.

 

Dr Dansa KOUROUMA

Président du Conseil National de la Société Civile Guinéenne.