TamsirUn jeune rappeur guinéen soupçonné d’un viol dont les images ont ensuite été diffusées sur les réseaux sociaux, arrêté à la suite d’un mandat d’arrêt international, a été écroué mercredi à Conakry, a-t-on appris de sources concordantes.

Le suspect avait fui en Côte d’Ivoire voisine, avait indiqué le 4 novembre le ministre de la Justice, Cheick Sako, lors d’une manifestation de femmes contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles. La manifestation avait été organisée à la suite de la diffusion de la vidéo de ce viol sous la menace d’un couteau.

Je confirme que Tamsir est de retour. Il est maintenant à la maison centrale de Conakry depuis 15H30 (locales et GMT), a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police, Boubacar Kassé, sans préciser la date ni le lieu de son arrestation.

Après le mandat d’arrêt délivré contre lui par la Justice guinéenne, Tamsir Touré a été arrêté et vient d’arriver à la maison centrale de Conakry pour préparer sa défense dans l’affaire de viol présumé pour laquelle il est poursuivi, a annoncé de son côte le gouvernement dans un communiqué.

Dans le cadre de l’enquête ouverte à la suite de la diffusion de la vidéo, deux hommes, arrêtés le 29 octobre, ont été inculpés de complicité de viol le 2 novembre.

Le premier s’est vu reprocher d’avoir aidé le suspect à fuir et le second de lui avoir prêté l’hébergement où l’agression sexuelle a été commise, en juillet, selon la police.

Cette vidéo a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour les organisateurs de la manifestation, après une recrudescence des viols et agressions sexuelles, a indiqué l’une d’entre eux, Asmaou Barry.

Le suspect jouait avec le groupe de rap Banlieuz’art, populaire en Guinée, qui a pris ses distances lorsque l’affaire a éclaté, assurant ne plus travailler avec Tamsir Touré depuis déjà un certain temps.

Le groupe s’est notamment produit le 27 septembre lors du concert célébrant la prochaine victoire du pays contre l’épidémie d’Ebola qui sévit depuis décembre 2013 et figure parmi les finalistes de l’édition 2015 du Prix découvertes organisé par la radio RFI.

Les présumés complices sont tous aux arrêts. Le présumé auteur a pu s’échapper pour la Côte d’Ivoire, avait affirmé le 4 novembre le ministre de la Justice, précisant avoir fait émettre un mandat d’arrêt international.

Il semble contester les faits, avait indiqué M. Sako. Il faut qu’il vienne de lui-même s’expliquer devant la Justice. Parce que s’il ne vient pas, partout où il ira, on ira le chercher!, avait-il promis.

Aucune plainte ne sera classée sans suite quand ça touche les problèmes de viol ou de violences, avait assuré le ministre.

Le ministre des droits de l’Homme et des Libertés publiques, Khalifa Gassama Diaby, avait pour sa part relevé un nombre croissant de viols, déplorant que de tels actes n’indignent pas la société guinéenne.

AFP