casqueL’ONU étudie la possibilité d’envoyer des Casques bleus au Burundi depuis la RDC voisine, si les violences s’amplifiaient et devenaient incontrôlables.

« Une option est de faire venir des soldats de la Monusco par la frontière avec le Burundi », a ainsi expliqué, mercredi 11 novembre, un diplomate du Conseil de sécurité qui s’exprimait sous couvert d’anonymat à propos des mesures à prendre en cas d’amplification de la violence au Burundi.

« Les 20 000 soldats de la Monusco en RDC sont soutenus par une force de réaction rapide constituée de soldats d’élite d’Afrique du Sud, du Malawi, et de Tanzanie, qui pourraient aussi être déployés au Burundi », a ajouté ce diplomate. Une autre option serait de déployer des troupes de l’Union africaine, formées de soldats issus de plusieurs pays de la région.

Utilisation du chapitre 7 ?

Dans un projet de résolution présenté lundi 9 novembre au Conseil de sécurité, la France avait exhorté la communauté internationale à mettre fin aux violences qui s’intensifient au Burundi et réveillent le spectre du génocide de 1994 au Rwanda. Le texte, qui menace de sanctions les auteurs de ces crimes politiques, pourrait être soumis au vote dès jeudi 12 novembre.

Le projet de résolution demande notamment au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de présenter des mesures d’ici 15 jours visant au renforcement de la présence de l’ONU au Burundi. Le déploiement de Casques bleus au Burundi nécessiterait toutefois l’approbation des autorités burundaises ou une décision du Conseil de sécurité dans le cadre du chapitre 7, qui permet à l’ONU d’utiliser la force.

Dérives ethniques

L’ambassadeur du Royaume-Uni à l’ONU, Matthew Rycroft, dont le pays préside le Conseil de sécurité en novembre, a affirmé mercredi 11 novembre à la presse que les négociations sur la résolution progressaient « très rapidement ». Reste à savoir si la Russie notamment, qui a un droit de veto, soutiendra ces sanctions, puisqu’elle considère ces violences comme des problèmes internes au Burundi.

Selon un porte-parole des opérations de maintien de la paix, « l’utilisation du personnel et des biens de la Monusco a été mentionnée comme une des options possibles ». « Le Conseil de sécurité décidera en dernier ressort, mais une coalition régionale serait bien placée pour apporter une réponse rapide et crédible si la situation au Burundi empire », a-t-il également estimé.

La communauté internationale craint des violences à grande échelle, certains durs du pouvoir ayant récemment multiplié les propos incendiaires aux connotations ethniques. Les diplomates s’inquiètent également d’une possible implication du Rwanda, après que le président rwandais Paul Kagame a accusé les dirigeants du Burundi de « massacrer » leur peuple.