Empty seats seen during assembly session at Vidhana Soudha in Bangalore on Friday. –KPN

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Le Parlement indien, sous l’impulsion des députés du parti nationaliste au pouvoir, a rejeté vendredi une proposition de loi visant à dépénaliser les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Un revers pour les partisans de la liberté sexuelle en Inde.

Shashi Tharoor, un député du parti du Congrès, principal parti d’opposition, avait proposé une modification du code pénal indien, qui interdit les relations homosexuelles et les qualifie de « contre-nature ».

Mais la chambre basse du Parlement indien, où le parti nationaliste de droite du Premier ministre Narendra Modi, le BJP, détient la majorité des sièges, a rejeté cette proposition par 71 voix contre 24, plusieurs députés s’étant abstenus.

« La question n’est pas celle de l’homosexualité telle qu’elle a été caricaturée », a déclaré Shashi Tharoor. « C’est une question de liberté, de justice, d’égalité de traitement et de respect des valeurs inscrites dans notre Constitution ».

La loi qui interdit les relations sexuelles entre personnes du même sexe « date des années 1860 et n’a pas sa place au XXIe siècle », a-t-il insisté.

Les relations homosexuelles ont déjà été dépénalisées en 2009 à la suite d’une décision de la Haute cour de Delhi, qui a statué que leur interdiction constituait une violation des droits fondamentaux de la personne.

Mais en 2013, la Cour suprême indienne a rétabli cette interdiction datant de l’ère coloniale, et jugé que la responsabilité de changer la loi incombait au Parlement et non à la justice.

Cette loi prévoit, en cas de relations « contre nature avec un homme, une femme ou un animal », des peines pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité. Mais dans les faits, elle a rarement été appliquée.

La communauté homosexuelle indienne insiste cependant sur les nombreuses discriminations et le harcèlement policier dont ses membres font l’objet dans un pays resté socialement très conservateur.

M. Tharoor, ancien diplomate de haut rang à l’ONU, a dénoncé le rejet de sa proposition de loi comme un acte « d’intolérance » et a promis qu’il ferait une « nouvelle tentative en étant mieux préparé ». « La justice ne l’emporte pas toujours du premier coup », a-t-il dit.

Belga