guantanamoAmnesty International appelle à la fermeture de la prison de Guantanamo, alors que Barack Obama est dans la dernière année de sa présidence. Le président des Etats-Unis tente de réduire la population carcérale aux prisonniers non libérables, qui sont une cinquantaine.
La fermeture de Guantanamo est l’une des urgences de cette dernière année. La Maison Blanche n’en fait pas mystère. Il reste 104 détenus dans la centrale, parmi lesquels plus de la moitié sont transférables. Des prisonniers contre lesquels aucune charge n’a été retenue.
Les libérations doivent s’accélérer ce mois-ci. Les transferts ont été approuvés par le Pentagone. L’objectif de Barack Obama est de parvenir, avant la fin de l’année, à ne garder en prison que les détenus non libérables, les hommes considérés comme dangereux même si ces derniers n’ont pas été jugés, soit 50 hommes qui représentent « une menace pour la sécurité nationale ».
Relocalisation
Un plan de relocalisation dans des centrales sécurisées, sur le sol américain, doit être proposé au Congrès. Mais sa diffusion est sans cesse retardée, sans doute à cause de l’opposition des élus, mais aussi de la réaction très hostile des Etats pressentis. Qu’ils soient démocrates ou républicains, les gouverneurs refusent d’accueillir ces prisonniers.
Barack Obama, qui prononce mardi 12 janvier son dernier discours sur l’état de l’Union, devrait délivrer une intervention en forme de bilan, et le dossier Guantanamo, loin d’être réglé, en fait partie. La fermeture de la centrale de haute sécurité était l’une des promesses du candidat Obama.
Nutrition forcée
Contactée par RFI, Nathalie Berger, responsable des droits humains sur les Etats-Unis auprès d’Amnesty International, décrit des conditions de détention indignes. « Il y a un certain nombre d’entre eux qui sont gavés de force, extraits de force de leur cellule, enchaînés, traînés vers les chaises de contrainte, attachés sur ces chaises de contrainte, explique-t-elle. On leur passe un tuyau dans le nez dans lequel on fait passer du liquide pendant un petit peu moins d’une demi-heure. Ensuite on retire la sonde et on les renvoie dans leur cellule et ça deux fois par jour. »
Face à cette situation condamnée par l’ONG, certains détenus se sont tournés vers la justice américaine. « Il y a eu il y a quelques mois, devant la Cour suprême, la plainte d’un détenu présentée par ses avocats pour que cesse cette nutrition forcée, rappelle Nathalie Berger. Cet homme est en détention à Guantanamo depuis 2002. Il pèse aujourd’hui 33 kilos. »

RFI