fin EbolaL’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus meurtrière en 40 ans avec 11’000 victimes, est officiellement terminée. L’OMS a annoncé à Genève que le Liberia est désormais exempt du virus, après la Sierra Leone et la Guinée. Mais de nouveaux cas sont probables.

« C’est un jour important », a affirmé jeudi devant la presse le directeur de la gestion des risques d’urgence à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Rick Brennan. Selon les règles de l’OMS, un pays est déclaré exempt 42 jours après le dernier cas connu, soit deux fois la durée maximale d’incubation de la maladie.

La directrice générale Margaret Chan a rendu hommage aux autorités nationales, au personnel de santé, à la société civile, aux organisations internationales et locales et aux partenaires.

La Sierra Leone avait été déclarée libre du virus début novembre et la Guinée, où l’épidémie avait débuté fin 2013, en est devenue exempte fin décembre.

Milliers de victimes

« Mais le travail n’est pas fini », a mis en garde M. Brennan. L’OMS estime de nouvelles poussées probables. Dix vagues ont été observées entre mars 2014 et novembre 2015 dans les trois pays touchés.

En deux ans, le virus aura touché dix pays. Il a officiellement fait 11’315 tués pour 28’637 cas. Le nombre de cas et de décès a été « probablement sous-estimé », a reconnu M. Brennan. Le taux de mortalité de 50 à 70% peut être ramené à 35% dans de bonnes conditions thérapeutiques.

Dans les prochains mois, les mécanismes de surveillance et les systèmes de réponse seront cruciaux pour gérer le risque de nouvelles infections. Même si plus de 70% des personnes infectées ont été touchées en 2014 et sont considérées comme hors de cause.

Dans le sperme

Les survivants sont habituellement libres de toute trace du virus assez rapidement. Mais Ebola peut rester jusqu’à un an dans le sperme d’un certain nombre d’hommes touchés qui infectent dans de rares cas leur partenaire sexuel. Cette présence diminue de 50% au bout de six mois et n’est plus que de 25% après neuf mois.

Des tests sont prévus par l’OMS pour les hommes atteints après trois mois. Puis chaque mois jusqu’à ce que deux tests consécutifs soient négatifs. L’organisation aide aussi les survivants à accéder un traitement pour les complications liées à Ebola.

Des vaccins ont également été testés, dont un aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et en Guinée. Une homologation générale est attendue dans les prochains mois. Les vaccins ne constituent pas « la réponse parfaite, mais un des outils », selon M. Brennan.

ats