Boubacar Bah DGA MUSEEDans cet entretien que Boubacar Bah, Directeur adjoint du musée national de Sandervalier nous accordé, nous sommes revenus essentiellement sur le mode de fonctionnement d’un musée.

Conakryplanete.info: quel est l’objet qu’on doit acquérir au compte d’un musée ?

Boubacar Diallo : ce n’est pas tous les objets. Ce n’est pas parce que l’objet est ancien  qu’on doit forcement le mettre dans les collections des musées. L’objet qui doit être collecté et mis dans les collections muséales doit être un objet qui a une histoire, qui a des informations qui prouvent que son détenteur ou son utilisateur a marqué l’histoire du pays ou l’objet a une valeur scientifique, religieuse, culturelle ou esthétique dans le passé voire actuelle.  Parce que dans le musée, on cherche à éduquer, à faire connaitre notre passé, notre actualité.

Comment se porte actuellement le musée national et quels sont les objets qu’on y trouve ?

Notre musée se trouve dans un état plus ou moins reluisant grâce à l’intervention de quelques institutions qui nous ont permis de rénover les deux (2)d’exposition, le bâtiment qui abrite l’administration et la rénovation de la toiture du bâtiment abritant les réserves et stands.

Dans le musée, nous avons des collections ethnographiques (masques, statuettes, objets domestiques, parures, ….) ; les collections archéologiques (Niani, Fareniya, …)  et  collections photographiques.

                      Pourquoi un musée dans un pays ?

Le musée joue un rôle très important dans un pays. Il a pour mission, la collecte, la sauvegarde et la diffusion du patrimoine culturel qui constitue un moyen important pour le développement d’un pays.

Malheureusement, les Guinéens connaissent peut d’importance d’un musée. Le pourcentage des visites des nationaux se trouvent en dessous de nos attentes.

En quelle année est crée le premier musée et quel est le plus ancien objet ou autre représentation qu’on peut retrouver ?

L’idée de création des musées nationaux de Guinée a été émise en 1936 par les autorités coloniales. En 1947, monsieur George Balandier, chercheur, homme de science, alors directeur du centre d’Institut fondamental de l’Afrique noire(IFAN) a entrepris la première collecte des objets ethnographiques qui seront présentés  au public pour la première en 1950.

Le site actuel (musée national de Sandervalier) a été choisi en 1978 par le Comité révolutionnaire des femmes au cours des travaux d’assainissement de la ville à cause de l’existence sur le lieu de deux monuments (La case et la forge d’Olivier de San Derval).

Ce site a été réhabilité et équipé entre 1978 -1980. Les premiers objets ont été   ethnographiques  et collectés par les Balandiers.

                      Qui est habilité à documenter un musée ?

Pour la documentation d’un objet muséal, il faut un spécialiste, qu’on appelle  documentaliste qui doit avoir les qualités suivantes: la patience, une bonne moralité, avoir le sens de responsabilité, être méticuleux.

La Guinée a combien de musées et quelles sont les difficultés rencontrées? 

La Guinée possède cinq musées public : le musée national de Sandervalia, de Boké, de Kissidougou, de N’Nzérékoré et celui de Koundara qui a été détruit pendant les événements de 2006-2007 ; aussi deux musées privés : musée du Fauta à Labé et  le musée williams   Bah à Dalaba.

Il faut reconnaitre aussi que nous avons quelques difficultés dont entre autres : le manque de personnels en quantité et en qualité ; d’équipement, de laboratoire audio-visuel, de matériels et des produits de conservation ; de matériels informatiques pour la gestion des collections ; des compagnes de collecte d’objets pour l’enregistrement des collections

                                    Que sollicitez-vous aujourd’hui ?

Nous sollicitons d’une assistance financière et technique  de la par de l’Etat, des partenaires bi et multi latéraux afin de nous permettre  de corriger nos  lacunes et de procéder à l’extension des locaux et à l’aménagement des espaces.

Propos recueillis par Mouctar Diallo