motoDes klaxonnes, des cris de mécontentements, des tournées  sur tous les grands axes de la capitale, absents aux lieux habituels … ce sont signes utilisés par les conducteurs de taxi motos pour exprimer leur colère  face à la décision du gouvernement les interdisant de circuler dans Conakry.  C’est une décision qui  continue de crée polémique entre transporteurs, passagers et autorités.

Interrogé, Amadou Bah, étudiant et conducteur  de taxi moto a estimé que  cette décision est vraiment ‘’irréfléchie’’ à cause de la conjoncture actuelle. « Le gouvernement veut accentuer notre pauvreté. Parce qu’il y a beaucoup d’entre-nous qui sont des diplômés et d’autres sont des jeunes qui ne faisaient qu’errer dans les quartiers.  Donc, on se débrouille ici pour  ne pas voler ou mendier dans la ville. Avant d’interdire les mototaxis dans la capitale de Conakry, ils devraient créer de l’emploi pour les jeunes. Tous ceux qui conduisent les taxis motos, c’est parce qu’ils n’ont pas  un autre  boulot », a-t- soutenu.

Amara Kamara, petit vulgarisateur, a affirmé que le mototaxi le permet de subvenir à ses besoins. « Depuis que j’ai commencé à faire le taxi moto, je ne dépends plus de mes parents, je suis libre financièrement. Je m’habille dans ça, je mange dans ça et même mes frais de scolarité, je m’en charge. Donc, si le gouvernement nous demande d’arrêter, c’est une erreur parce que nous serons obligés d’aller quémander dans le quartier  ou faire du mauvais non souhaité».

Même son de cloche pour cet autre conducteur de taxi moto, Mounir Diallo. Il soutient que l’interdiction des taxis motos à Conakry aura un impact négatif sur sa vie. « C’est une décision qui aura un impact économique sur moi. Depuis 3 ans, j’exerce ce métier. C’est dans ça que je me suis marié et éventuellement soutenir ma petite famille. Pour terminer mes  études et les dépenses de la maison. Je demande à l’Etat de revenir sur cette décision afin qu’une solution idoine soit trouvée »,     a souhaité M. Diallo.

Aminatou Sow trouve aussi, que cette décision n’arrange pas, parce qu’il y a beaucoup d’embouteillages à Conakry. « C’est quand je me suis rendu à la gare que je me suis rendu compte qu’il y’a un problème,  aucune moto n’y était. Imaginez si vous êtes en banlieue et chaque matin vous devez aller en ville, pour trouver un taxi, c’est tout un problème. Donc, si tu as les moyens de te trouver un taxi moto, c’est plus facile, c’est le moyen le plus rapide actuellement. Je pense que l’Etat doit les soutenir et les encadrer ; tous ceux qui font ce travail », a-t-elle dit.

Pour  Elhadj Amadou Bah, médecin,  ces mototaxis sont à la base de plusieurs accidents qui se produisent en Guinée. «  Ils conduisent comme s’ils étaient dans la brousse. Je suis content de voir des motos circuler à Conakry comme si on était dans un village. Ils sont une source d’insécurité et d’occupation anarchique des différentes rues de la capitale guinéenne ».

Amadou Yéro Wann, membre du syndicat des taxis motos sis à Hamdallaye Pharmacie,  a noté que les motos participent à la réduction des embouteillages dans la ville. A côté de ça, il n’y a pas de boulot. « La jeunesse se livre à cette pratique parce qu’ils ne peuvent pas rester sans rien faire. Si l’Etat interdit sans créer des conditions pour ces conducteurs de taxis motos, c’est décevant. Nous voulons que l’Etat nous vienne au secours en nous aidant à mieux organiser l’activité », note-t-il.

Pour le moment, le climat reste tendu et on s’interroge à qui reviendra le dernier mot . Attendons de voir.

Souadou  Diallo