donka« Entrez à l’hôpital d’Ignace Deen et au CHU de Donka et vous sortez en larmes ». Cette phrase des parents des patients internés dans ces deux hôpitaux, parait une accusation, mais non. C’est une triste réalité que vivent au quotidien les guinéens. Elle est loin d’un mensonge. C’est de la stricte vérité. Ce qui se passe à l’hôpital d’Ignace Deen, au CHU de Donka et dans les autres hôpitaux publics du pays, est révoltant

 L’argent, l’argent et encore l’argent…C’est le nouveau serment de nos médecins. « L’argent ou la mort ». Un point un trait. Suivons le témoignage du parent d’un défunt rencontré sur les lieux : « Mon frère est décédé suite à un accident de la circulation. Il ne devrait pas mourir, mais par la faute des médecins de garde il a trouvé la mort au petit matin. L’accident s’est passé à Coléah Moussoudougou, non loin du statut d’Almamy Samory Touré, au rond point. C’était en 2010 vers 23 heures quand lui et son ami  ont heurté un camion. Les deux extraits de la voiture, se sont transportés eux-mêmes à l’hôpital Ignace Deen. Aux urgences, on leur apprend qu’il n’y a pas de lits. Ils sont assis par terre pendant des heures. Personne pour s’occuper d’eux malgré les cris de douleurs qu’ils poussaient. Lorsque le médecin est venu, il nous a demandé si on a de l’argent sur nous. « Nous avons appelé les autres frères. Ils sont en route. Ils viennent avec de l’argent. Faites le travail docteur ! » Nous lui avions ainsi répondu. Mais hélas ! Il nous a tourné dos en nous disant de l’appeler si les frères arrivent. Quelques secondes après, je vois mon frère qui git au sur les carreaux avec du sang dans les narines et dans les oreilles. La bouche grandement ouverte avec des boules de sang…Et il ne s’est plus réveillé…J’ai crié, mais personne n’est venue à mon secours. J’ai enlevé mon mouchoir de tête et j’ai essuyé le sang sur le corps inerte de mon frère… » Et ce n’est pas le seul cas ! Un confrère ne vient-il pas de perdre son nouveau-né à la maternité de l’hôpital Ignace Deen, le 21 mai à 22 heures par la faute des sages-femmes cupides ? Notre consœur Kouta Diallo de la RTG-Koloma n’a-t-elle pas perdu sa vie suite à une opération chirurgicale de ces bouchers de médecins à Hamdalaye ? Les cas sont multiples et dans presque tous les hôpitaux  du pays, c’est pareil.

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