mohamed cama2Au cours de cet entretien que Mohamed Camara, juriste, professeur  de  droits dans certaines universités privées de la place a accordé a votre site, conakryplanete.info, nous sommes revenus avec lui sur notamment le rôle combien de fois capital que l’élite doit jouer  pour  le bonheur des populations. Lisez!

Conakryplanete.info: quelle différence faites vous entre une élite et un cadre ?

Mohamed Camara: une élite, le terme est un peu galvaudé présentement. Une élite, en principe est composée d’un ensemble d’intellectuels au niveau d’un pays. Cette élite peut être inédite qui gouverne, tout comme être  à l’avant-garde d’un certain nombre de valeurs. C’est pourquoi, les intellectuels se positionnent à ce nouveau dans une fourchette très appréciable. L’élite renvoie beaucoup plus à l’idée de gestion, de diriger. Maintenant les intellectuels peuvent être une sorte de bassin de compétences qui peut servir justement cette élite au point d’ascension.

A la différence de la définition que j’ai donnée sur  l’élite, un cadre est une personne qui est portée sur le travail de sorte à réaliser le service public de façon à satisfaire  le  besoin d’intérêt général de la population.

Mais, vous savez que présentement la nation de cadre évolue. C’est bon d’être un cadre, un homme bien formé porté sur un certain nombre de connaissances théoriques et pratiques pour matérialiser tous ça sur le terrain. Au-delà de tout ça, ce n’est pas tous les cadres qui parviennent à être des grands analytiques. Et, ce n’est encore pas tous les grands analytiques qui sont capables d’être des grands synthétiseurs et encore moins d’être innovateurs . Vous savez donc, il faut être un cadre sachant analyser, pouvant faire la synthèse, ayant donc l’esprit de la synthèse  et pouvant innover

La plus part des grands messieurs du monde sont à la recherche des innovateurs. Un cadre, en amont, c’est un point de départ pour quelqu’un d’efficace qui a reçu une bonne formation et qui peut transformer l’idée de formation là en  produit de développement.

Selon vous quel rôle doit jouer les nouvelles élites ?

Le rôle de la nouvelle élite tout court est d’éclairer justement la population, d’aider à  développer le pays. Vous savez, si on ne fait pas attention, au niveau interne, il va y avoir un complexe d’infériorité. Au niveau externe, un complexe de supériorité, au niveau des Guinéens même. Il y’a des bassins de compétences qui sont en Guinée et des bassins de compétences qui sont à l’étranger. Il appartient à l’Etat à tous les endroits donnés de définir de véritable outil de développement de manière à valoriser  les compétences au niveau interne mais aussi à mettre en confiance des compétences guinéennes qui  sont établies à l’étranger pour que ces personnes là aient le courage de s’insérer dans un processus de retour au pays pour l’aider  à se développer. Si  par  endroit, ils peuvent se mettre en cheval entre ici et là-bas, c’est pas mal. Parce que, rester seulement en Guinée, l’élite risquerait justement de développer le nombrilisme en pensant que le centre du  monde, c’est la Guinée. Alors que ce n’est pas le cas. Mais rester également à l’étranger simplement, ce serait une illusion de penser que tant que le miracle ne se produirait pas en Guinée, ils ne vont pas au niveau de la Guinée. Etant donné qu’aucun autre africain ne viendra développer la Guinée soif les Guinéens. L’un dans  l’autre, il faut dire la vérité aux uns aux autres, aider les uns aux autres.

Comment on peut aider les uns aux autres, il faut aider les Guinéens qui sont à l’étranger pour qu’ils aient la vraie image du pays et qu’ils  viennent aider davantage et qu’en venant aussi, qu’ils ne soient pas bloquer dans leur élan de progression. Mais aussi, Il faut aider ceux qui sont toujours là-bas pour qu’ils ne soient pas contraints à être étudiants à vie. Quand vous êtes là-bas étudiant, quand vous finissez le plus souvent la formation, dés lors que vous faites un an, et  toute suite, ça crée au tour de vous, une illusion monétaire et tout le monde demandant de l’argent à partir de la Guinée, vous ne pouvez pas satisfaire tous ces demandes. Vous êtes obligés de continuer à dire, bon, tant que je n’ai pas un certain nombre d’argent, je ne vais pas revenir au pays. C’est un piège terrible. Il faut les aider dans ce sens la pour intégrer dans le processus de retour au pays. Aussi, il faut aider également ceux qui sont dans en Guinée  pour savoir  que non, le meilleur ne se trouve pas forcement ailleurs. On doit sortir mais toujours en connaissance de cause avec à la clé un projet bancable ou pour une formation ou pour un projet de développement. C’est l’Etat qui doit créer cette synergie. Parce que permettre à l’élite de jouir pleinement son rôle, c’est l’Etat qui doit garantir tout cela  et ça permet ainsi  de laisser la place à la compétence et de bouter en touche la médiocrité. Mais tant que l’on ne défini pas tout cela, l’élite, elle-même refuse de se mettre à la recherche de la République, ça sera très difficile. Vous savez, je ne peux pas du  tout comprendre que l’Etat forme un citoyen de façon gratuite de l’école primaire publique jusqu’au niveau de l’université publique  et qu’au terme  de cette formation que cette personne la se mette à la réserve de la République. Etant donné qu’on se trouve dans un bateau. Quand il y’a un petit trou au niveau du bateau, ne dites pas comme ce n’est pas votre place assise au niveau justement de ce bateau que vous ne craignez rien et vous vous affichez l’indifférence. Non, il faut toujours attirer l’attention dans la meilleure des possibilités, apporter sa contribution pour colmater ce trou. Parce que si non,  l’eau va finira par rentrer par là-bas et envahir tout le monde et finalement, le bateau va couler à pic. Une chose qui n’est pas souhaitable pour un pays.

Amadou Bella Diallo