madam-aminataA l’occasion de la célébration de la journée internationale de la jeunesse, le 11 octobre, nous avons rencontré Madame Kouyaté Aminata, Directrice nationale de l’emploi des Jeunes. Avec notre interlocutrice, nous avons fait le point sur l’ensemble des actions que le Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes à travers sa Direction nationale de l’emploi des jeunes est en train de faire dans le cadre de l’insertion des jeunes pour un entrepreneuriat reçu . Lisez !

conakryplanete.info: Peut-on avoir une idée sur ce que votre Direction est entrain de faire dans le cadre de l’insertion des jeunes ?
Madame Kouyaté Aminata: effectivement comme les gens le disent souvent, la Direction nationale de l’Emploi des jeunes est là pour aider les jeunes à s’insérer. Mais en effet, notre mission ne consiste pas à trouver du travail aux jeunes contrairement à ce que d’autres pensent. Notre mission consiste à s’assurer que l’environnement de façon générale contribue à la création d’emplois. Parce qu’il faut qu’on s’assure que toutes les composantes, toutes les parties prenantes font de leur mieux pour aboutir à cette création d’emploi. Ce n’est pas seulement au niveau du Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, il y’a les partenaires privés, étatiques, la société civile, …. Tout le monde est interpelé par rapport à cette question.
Revenant à votre question, sur ce que nous sommes entrain de faire concrètement dans le cadre de l’insertion des jeunes, il y’a plusieurs choses: il y’a déjà la prise en compte des jeunes. Il faut le savoir qu’il y’a plusieurs types de jeunes. Mais, nous, on prend en compte la charte africaine qui dit que le jeune est celui qui est compris entre 15 et 35 ans. Donc, c’est cela notre cible. Dans cette cible, vous avez les diplômés sans emploi, des jeunes qui n’ont pas fini leur scolarité, des jeunes dans les zones rurales,… Il faut signaler qu’en général, le chômage touche d’ailleurs plus les jeunes en milieu urbain. Parce que vous n’êtes pas sans le savoir quand vous allez dans les zones rurales, on ne vous parle de chômage, ils veulent de tracteurs, des machines,… eux, ils travaillent déjà… Il y’a de jeunes qui n’ont pas eu l’occasion d’aller à l’école qui sont aussi des jeunes comme on le dit « de la rue ».
Vous voyez qu’il y‘a déjà différents types de jeunes et donc différentes problématiques. Le jeune qui n’a pas eu la chance de faire des études, n’a pas les mêmes problèmes que celui qui est sorti de l’université.
C’est pour dire que le fait de les identifier, de les classifier nous permet déjà de pouvoir résoudre leurs problèmes de travail différemment. C’est le principal rôle qu’on a ici, savoir que quand on dit jeune, il y’a plusieurs qui sont interpelés. Il y’a plusieurs jeunes qui ont besoin de nous, ce n’est pas homogène mais hétéroclite.
Maintenant quand vous prenez le jeune qui n’a pas eu du tout la chance d’aller à l’école, qui est déjà dans la vie active, c’est souvent les petits cireurs, les petits porteurs, … Ça, ce sont des jeunes qu’on peut appuyer comment ? On les identifie, les regroupe, les organise en association, les former à l’esprit entrepreneurial. Parce que eux ils ont l’habitude de travailler et gagner un peu de sous. Les dire si vous gagnez 10 mille francs par jour, vous pouvez mettre un peu à côté pour pouvoir vous aidez à monter quelque chose. On peut les amener à être alphabétisé à travers les partenaires qui nous aident pour tout ce qui est renfoncement des capacités. Une fois qu’ils sont alphabétisés, ils peuvent lire et écrire, on peut amènent à des métiers. Il y’a des métiers qui sont très portants. Notamment dans le domaine de l’artisanat. Et la Guinée a un réel potentiel dans ce domaine. En plus, on peut orienter ces jeunes vers l’agriculture moderne.
En ce qui concerne ceux qu’on des diplômes et qui ne travaillent, on procède aussi au renforcement des capacités. Parce que souvent ils sortent des universités, ils n’ont pas de formation pratique, le marché ne peut les absorber. Dans ce cas, notre politique est de dire aux jeunes que dans les cinq ans à venir, il y’a des secteurs porteurs. . C’est-à-dire vous avez 99% de trouver du travail quand vous allez dans ces secteurs qui sont: les mines, on le dit la Guinée est un pays minier mais il faut que les jeunes accepter d’aller dans le domaine des mines, dans les domaines de l’hôtellerie, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), de l’artisanat.
Je prends le cas de l’hôtellerie, il y’a actuellement neuf grands hôtels en construction en Guinée dans les cinq ans à venir. Ça va créer des milliers d’emplois. Ça veut dire si on commence dès à présent à orienter les jeunes vers les formations hôtelières, dans cinq ans, ils auront du boulot. Parce qu’il aura des hôteliers qui sont là et au lieu d’aller chercher des étrangers, il y a des Guinéens formés. C’est un concours de choses qu’il faut qu’on mette en place pour qu’on sorte de cette situation qui semble être insoluble. Non, il y’a des solutions et l’une des solutions est d’orienter les jeunes vers les secteurs porteurs, de prendre en charge ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et de faire en sorte que les petits métiers informels soient structurés, dynamisés.
Ma Direction est dans cet esprit. Depuis décembre 2014, j’ai eu mettre deux centrales de métiers à Matoto et à Ratoma
A Matoto, j’ai mis une Centrale de métier dans le domaine de bâtiments. J’ai pris des jeunes qui sont sortis des écoles professionnelles de la circonscription dans le domaine de bâtiments, charpentiers, électriciens, … au nombre de 25. Je les ai regroupés en association, on les a formé pendant une semaine en esprit associatif, entreprenariat, de projets, … Je les ai doté du matériel, des bureaux avant de les dire qu’ils doivent désormais se prendre en charge. Parce que je me suis dit s’ils sont en groupe, ils deviennent plus puissants.
J’ai fait la même chose à Ratoma plus précisément à la maison des jeunes de Cobaya. J’ai installé un bureau dans le domaine de l’aménagement de l’espace vert.
A Kipé, les jeunes de la floriculture aussi, nous comptons aussi mettre des Centrales dans les domaines de la pêche artisanale, de la pâtisserie mais c’est les moyens qui nous manquent. C’est pourquoi, nous avons vraiment besoin le soutien de nos partenaires techniques et financiers et de l’Etat pour mettre des structures qui permettront aux jeunes d’être autonomes et de servir de modèle aux autres jeunes.
A travers cette politique, nos jeunes vont comprendre que le plus important n’est pas d’aller forcement dans un bureau, l’essentiel c’est de gagner sa vie et être une personne responsable pour sa communauté voire sa nation toute entière.
Peut-on savoir vos projets ?
Avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers, nous comptons mettre l’accent sur le renforcement des capacités à tous les niveaux. Aujourd’hui, les jeunes que ça soit les diplômés sans emploi ou ceux qui n’ont pas été à l’école, ils ont tous besoin d’être orientés. Parce qu’ils ne savent pas vers quel secteur se développer ou s’orienter. Ça, c’est la première perspective.
La deuxième, c’est en fait de les aider à être autonome .C’est-à-dire c’est fini le moment où l’Etat pourrait absorber tous après l’université. L’Etat n’est plus en mesure d’absorber tous les diplômés. Il y’a plus de 100 mille sortants. Ce que l’Etat peut est de créer un environnement qui les permettra de se prendre en charge. Pour cela, nous avons laissé un projet qu’on appelle ‘’démarrage’’. Ce projet consiste à aider les jeunes entrepreneures. On a deux catégories d’entrepreneurs: un qui a déjà crée sa propre entreprise depuis deux à trois ans qui veulent grandir de plus et l’autre qui veut créer son entreprise qui sera évidement porteur d’emplois.
D’ailleurs, Il y’a 17 jeunes entrepreneurs qui ont été sélectionnés et qui n’attendent que l’élément pour les remettre leurs chèques et c’est une action qui va favoriser l’insertion de plusieurs autres jeunes.
Votre message aux jeunes qui pensent que le bonheur c’est de l’autre rive ? J’estime que ces jeunes nous envoient des messages de détresse. Je ne connais aucun jeune qui va se lancer dans une aventure où il sait qu’il va mourir. C’est pour dire s’il fait ce choix, c’est parce qu’il estime qu’on l’a pas écouté là où il est et qu’il n’a plus de solution. C’est la solution du désespoir. Ce que je veux dire à ces jeunes c’est de croire à leur Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, à leur gouvernement et que c’est ensemble qu’on peut les aider à trouver vraiment de solutions. Il faut qu’ils gardent espoir, qu’ils sachent qu’ils peuvent réclamer. Mais pour réclamer, l faut savoir que tu as des obligations. Pour moi, c’est la solution du désespoir. Si tu es un jeune responsable, tu es plus en droit de réclamer parce que tu connais tes droits. On a besoin des jeunes responsables, des bons citoyens, les futurs de demain. Ils doivent savoir qu’il n’ya pas de raison pour qu’en Guinée, un pays aussi riche, qu’il n’ait pas une place pour eux et surtout l’avenir leur appartient.
Propos recueillis Mouctar Diallo , conakryplanete.info
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