celebrationA l’occasion de la 5eme journée internationale de la jeune fille, la Guinée a procédé ce mercredi, 12 octobre, au lancement de la campagne nationale de lutte contre le mariage précoce. Placée cette année sous le thème, « Progrès pour les filles = Progrès pour les objectifs : Un mouvement mondial en faveur des données sur les filles », a été l’occasion pour les décideurs et filles de Guinée de lancer des doléances pour plus de responsabilité et autonomie dans leur développement.
A la bleuzone de Kaloum, parce qu’il s’agit de la journée de la fille, l’honneur les a été données par les différents responsables des institutions pour la lecture des discours.
A travers ces déclarations, les responsables des différentes institutions internationales et autorités ont mis l’accent sur les conséquences des mariages des enfances qui freinent leur éducation.
Le mariage d’enfants fait partie des problèmes faisant particulièrement obstacle au progrès des filles. Les données à ce sujet sont préoccupantes. Une fille sur trois se marie avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans. Les filles qui deviennent des épouses enfants sont privées d’éducation, plus exposées aux violences physiques et sexuelles et mettent au monde des enfants avant d’y être préparées physiquement et émotionnellement. Le cycle de violence commence dans l’enfance et se perpétue à l’âge adulte et d’une génération à l’autre.
L’Agenda 2030 doit répondre aux besoins des filles et libérer leurs potentiels
Au nom du Directeur Pays de Plan International Guinée, Oumar Sodo Bah, souligne qu’en tant qu’initiateur de l’idée, cette journée est une occasion pour mettre lumière sur les obstacles uniques et manifestes que rencontrent les jeunes filles lorsqu’elles souhaitent apprendre, diriger, décider et s’épanouir.
Selon mademoiselle Bah, des millions des filles sont ‘’invisibles’’ pour les gouvernements et les décideurs politiques parce qu’elles ne font pas l’objet d’un recensement. « On ne compte pas les filles qui abandonnent l’école en raison d’un mariage précoce, d’une grossesse ou de la violence, le nombre exact de filles avant leur 15e anniversaire ou le nombre d’heures qu’elles passent à travailler chaque jour, et on ne s’intéresse pas au type de travail qu’elles font ni à la question de savoir si elles sont payées pour leur travail. Il est possible de changer leur vie en rendant visibles ces réalités », estime-t-elle.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 promet qu’il n’y aura plus de laissé pour compte. Néanmoins, des millions de femmes et de filles resteront invisibles et exclues jusqu’en 2030 à moins que nous ne disposons davantage des données sensibles au genre pour orienter les décisions et les investissements qui peuvent changer la vie.
Pour le Plan International Guinée, les données ne suffisent pas à changer le monde, mais elles peuvent contribuer à rendre possible un changement en relevant la situation, en évoluant ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour transformer des vies.
De son côté la présidente du Parlement des enfants de Guinée, Hadja Idrissa Bah, les filles continuent à se battre pour faire entendre leurs voix et les droits de ses camarades. Il y’a des filles victimes de mariages précoces, de viols, de déscolarisation, d’excisions et de violences basées sur le genre.
C’est pourquoi, elle se charge d’inviter le gouvernement guinéen, les institutions internationales, des parents, à en faire le respect des droits des filles, une priorité. « Première épouse, future maman, future dirigeante. Nous sommes la relève de ce pays. Je rêve voir une femme comme Présidente de la République. Non aux mariages précoces, vive le progrès des filles ».
Au nom du ministre de l’Action Sociale, de la promotion féminine et du genre, Telly Baillo Diallo, dit que le lancement de la campagne nationale contre le mariage précoce est une alerte. « En tant que relève de demain, les jeunes filles doivent être protégées du mariage précoce et doivent également apprendre à être autonome et pétrie de talent technique et technologique pouvant mettre en valeur leur potentiel ».
C’est dans la joie que cette cérémonie a pris fin par des prestations orchestrales des jeunes filles dans le but de divertir le public et montrer leurs talents.

Mouctar Diallo, pour conakryplanete.info
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