rentr-imageCe mardi, 04 octobre, les élèves guinéens ont repris le chemin de l’école. Comme d’habitude, les parents d’élèves restent confrontés à de nombreuses difficultés. La cherté des fournitures scolaires, les frais d’inscriptions, sont entre autres les réalités auxquelles font aujourd’hui face tous les chefs de familles.
25, 30 mille francs guinéens le mètre de tissu pour un élève du lycée. 20.000 ou 25.000 pour celui du collège. Concernant les manuels scolaires ? N’en parlons pas. Il faut débourser par exemple 15.000francs pour obtenir un paquet de cahiers de 100 pages. Les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cas de dame Ciré Fofana, mère de six enfant, qui après avoir fait le tour des librairies parterre, à Madina qui se dit déçue et surprise des prix des fournitures scolaires. A l’image de cette mère de famille, tous les parents d’élèves sont unanimes que cette année les prix sont à la hausse, pas à la portée de tout le monde.
A quelques heures donc de la reprise des cours, Ils sont nombreux, les parents qui ne sont pas encore prêts. « Mon mari n’est pas payé, on attend la fin du mois. Notre espoir repose sur ce salaire. C’est difficile, mais que faire ?… Les fondateurs d’écoles vont jusqu’à à changer le mode de paiement habituel. Maintenant c’est par trimestre. Où allons-nous ? Et l’Etat reste indifférent ! »a déploré une femme croisée dans le marché.
Sur le même son de cloche, un père de famille pointe un doigt accusateur contre les autorités. « L’Etat guinéen n’a aucune politique pour aider la population. Il laisse la gestion aux commerçants qui ne vendent pas pour perdre, vraiment, c’est dommage pour les pauvres citoyens qui n’ont pas où se plaindre», a-t-il estimé.
Madame Guissé Fatou, veuve et parent d’élèves fait savoir que sa situation est beaucoup plus lamentable. « Cette année, je ne me fatigue même pas. La priorité est comment trouver les cahiers et bics. Les sacs et tenues ne sont pas dans mon programme. Je dois voir ce qui va me sauver. Bien que se trouvant dans cette situation, toute la charge familiale est sur ma tête. Les plus grands de mes enfants ont d’ailleurs compris. Au moment où leur papa travaillait, ils partent avec lui à Madina pour acheter tout. Je dois gérer ce que je fais selon la réalité du moment », a-t-elle lancé.
Des frais de scolarité exorbitants
El hadj Ibrahim Barry a quatre enfants dont trois au collège et une fille au lycée dans un établissement privé de la place. Désemparé, il ne sait plus à quel saint se vouer. « Pour les deux autres de la 10eme année, je dois payer 210.000 FG par mois. Et là, je suis aujourd’hui au mur, tout est niveau. J’ai trouvé une nouvelle direction avec des nouvelles conditions de payement inabordables. Pour cette nouvelle rentrée, malgré la préséance d’Ebola et la crise politique, on me demande de payer 120.000 FG par mois avec trois mois d’avance et 25.000 comme frais de réinscription soit un total de 385.000 FG pour mon fils qui doit faire la 12ème année. Pour mon enfant qui vient de décrocher son examen d’entrée en 7eme année, on me demande encore 85.000FG, ils exigent aussi une avance minimum de trois mois et 30.000FG comme frais de réinscription» s’est t-il exclamé avant de pointer un doigt accusateur vers la direction de l’enseignement pré-universitaire privée et de l’Alphabétisation, selon lui, c’est cette direction qui a failli à sa responsabilité de contrôle et d’arbitre. « S’il y’a la pagaille dans un secteur, c’est les responsables qu’il faut dénoncer. Beaucoup parmi ces écoles privées ne répondent même pas aux critères pour l’autorisation d’ouvrir leurs portes. On devrait d’abord veiller à ça et éventuellement uni formalisés les frais de scolarité. Les directeurs et fondateurs n’ont pas pitié. C’est incroyables ce qu’ils nous demandent…C’est l’argent qu’ils connaissent. Cette année, avec la conjoncture actuelle que je vis dans mon service et évidement avec ces nouvelles modalités, je suis obligé d’envoyer les plus grands dans le public et laisser le benjamin qui vient d’ailleurs, d’avoir son examen d’entrée en 7eme année, dans le privé juste pour l’honorer» a-t-il conclu.

Que dit la direction de l’enseignement privé ?

Djiguiba Sacko après avoir donné les statistiques selon lesquelles, la Guinée dispose plus de 1717 écoles privées agrées dont les 58% se trouvent à Conakry et dans les zones minières, précise : « le Ministère de l’Enseignement pré-universitaire privé à travers la Direction nationale n’intervient pas dans la fixation des frais de scolarité dans les écoles privées. Chaque école privée selon la qualité de l’enseignement apprentissage de son école, selon la qualité de ses infrastructures fixe les frais scolaires. Ces frais varient d’une école à une école. Une école qui pense qu’elle fait mieux, elle donne les meilleurs résultats est généralement beaucoup plus chères par rapport aux autres», fait savoir Monsieur Sacko.
Après avoir reconnu les difficultés des parents, note que selon les statistiques 5 sur 10 écoles sont en location. « Quand c’est en location, les fondateurs payent les 12 mois de l’année aux propriétaires du bâtiment. Qu’il y’ait cours ou pas, ils sont obligés de payer la location et d’autres frais éventuellement. Ce sont des réalités qui favorisent cette variation des frais de scolarité dans les écoles », a-t-il justifié.
Malgré toutes ces réalités, les parents tiennent à la réussite de leurs enfants.
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