Aujourd’hui, la solidarité n’a plus de place dans la vie du Guinéen. C’est la conséquence de plusieurs mauvais comportements de certains citoyens qui se livrent à la mendicité. L’assistanat a tendance à disparaitre dans le vocabulaire des compatriotes. C’est désormais chacun pour soi, Dieu pour tous!
Ils sont nombreux ceux qui se déguisent en personne vulnérable pour faire de la mendicité à travers la ville. Des dames qui sortent chez elles bien habillées avec un sac à la main, ou des hommes qui se promènent souvent dans les véhicules. Profitant d’un vide, ils cherchent à demander un complément de transport. Le montant varie entre 2000 et 5000Gnf selon l’apparence de leur cible du jour. Une séquence qu’ils répètent toute la journée d’un carrefour à un autre ou d’une rue à une autre…
Alia Bangoura, ingénieur de profession dit rencontrer ces cas souvent. « La première fois qu’une dame m’a demandé de service, elle a dit qu’elle a perdu son transport. Je lui ai donné un billet de vingt mille francs guinéens. Quelques jours après, c’est une autre dame qui est venue me demander aussi de l’aide pour qu’elle complète son transport. C’est ce jour que j’ai su qu’il y’a une autre forme de mendicité à Conakry. C’est déplorable», dénonce-t-il.
Pour Mme Diallo Aissatou Pendessa, enseignante, cette pratique est tout simplement une forme d’arnaque qui prend de plus en plus de l’ampleur dans la cité. « Tu rends service, tu gagnes des problèmes. Un jour, je quittais l’école quand une femme qui est dans la quarantaine s’est dirigée vers moi. Elle m’a salué et serré la main. Quelques minutes après, je ne me retrouvais pas. Elle a profité de la situation qu’elle a évidemment créé pour retirer mon sac et le téléphone que je tenais en main. On venait de me payer. Depuis, je ne sers la main qu’à mes parents et amis », explique-t-elle.
Déçue après avoir rendu un service, Mariama Bobo Bah révèle perdre ce qu’elle a collecté des années. « J’étais au marché quand une dame est venue me voir pour un service. Elle m’a demandé de l’aider à avoir 100 mille francs guinéens. Quand j’ai donné, j’ai aussitôt perdu tout ce que j’avais dans mon portefeuille. Franchement, on ne peut plus aider », affirme-t-elle.
Ces problèmes ont fini par créer un climat de méfiance et mettre en péril la fraternité qui existe entre les citoyens. A travers cette forme de mendicité, les personnes en difficulté auront du mal à bénéficier des largesses de bonne volonté.
Mouctar  Kalan  Diallo pour Conakryplanete.info

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