Le 12 avril 2017, Ibrahima Bangoura, haut officier de l’armée guinéenne et 3 de ses employés ont été arrêté et entendu dans les locaux du BCN d’INTERPOL à Kaloum, centre d’affaire et administratif de Conakry. Les mis en cause étaient poursuivis pour détention illégale d’espèces animales intégralement protégées dans deux endroits différents. Après leur audition, deux de ses employés ont été libéré. Quant aucolonel Ibrahima Bangoura, propriétaire du zoo situé dans le village de Tabouna et son principal complice Mamady Koulibali, sont déférés devant le tribunal de première instance(TPI) de Kindia.

L’affaire sera par la suite orientée en instruction par Madame la procureure de la République par intérim près le tribunal de première instance de Kindia, histoire de mieux approfondir des investigations et de situer leur responsabilité.

Pour rappel, il est reproché au Colonel Ibrahima Bangoura d’avoir institué illégalement un zoo à Kindia et un espace à son domicile privé à Coyah, réservés pour une détention d’espèces animales à des fins inavouées. Il se trouve que certains de ces espèces animales sont intégralement protégées par le code de faune et règlementation de la chasse mais aussi par la Convention de Washington.

De nos jours, l’évolution du dossier inquiète les défenseurs de l’environnement, surtout qu’il semblerait que l’instruction n’a pas prit fin jusqu’à présent a plus forte raison espérer la tenue d’un procès dans un délai raisonnable.

Le tribunal de première instance de Kindia devrait diligenter l’instruction sur cette affaire sensible et suivie par la communauté internationale. Car, cette opération a été couverte par la presse nationale et les grands médias internationaux afin de mieux rendre visible les efforts du gouvernement guinéen en matière de la lutte contre la criminalité faunique.

Pour mémoire, la Guinée a été sanctionnée et suspendue de la CITES en mars 2013 et présentée comme la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. Cette situation honteuse continue de nos jours à altérer l’image du pays au niveau international.

Selon nos sources, cette suspension de la Guinée est intervenue à cause du trafic intensif des chimpanzés et que le colonel Bangoura en détenait 4 vivants dans son zoo.

Aujourd’hui, tous les yeux restent tournés vers le TPI de Kindia pour diligenter l’instruction et ouvrir publiquement les jours prochains, le procès tant attendu par les défenseurs de l’environnement d’une part et de l’autre les partenaires et ONG internationales œuvrant dans ce sens.

Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 5ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.

Affaire à suivre…

Fatou Kourouma de GALF