Le conseiller politique du chef de fil de l’opposition guinéenne, l’honorable Ousmane Gaoual Diallo, est encore monté sur ses grands chevaux récemment pour prévenir d’éventuelle contre-manifestation du pouvoir. Dans un langage qui lui est propre, il a défendu le bien fondé de la manifestation de l’opposition républicaine, ajoutant que le pouvoir ne comprend autre que le langage de la rue.
Apparemment, l’Union des forces démocratiques de Guinée a déjà affuté ses armes pour la prochaine manifestation de l’opposition. A écouter certains responsables de l’UFDG, tout peut porter à croire que la manifestation est désormais inévitable. Une situation de crise en attente qui risque d’entraver le processus d’application du fameux accord du 12 octobre.
Selon l’honorable Gaoual, les raisons de cette manifestation s’expliquent par le simple fait que l’accord politique souffre sur plusieurs points par rapport à son application. « Depuis qu’il a été signé jusqu’aujourd’hui, qu’est-ce qui a bougé ? Qu’est-ce qui n’a pas bougé ? Du point de vue des indemnisations, rien n’a bougé. J’entends dire qu’il n’y a plus de prisonniers politiques. Ce n’est pas vrai. Il y a toujours des prisonniers politiques en Guinée. Il y a des gens qui sont poursuivis par la justice pour des faits liés à des évènements politiques, et qui ne sont pas encore libérés de cette charge », a-t-il démontré.
« Quand on regarde le fonctionnement des délégations spéciales, rien ne marche normalement. Il y a toujours un harcèlement de nos responsables par les autorités préfectorales. L’opposition est toujours absente au niveau des médias de service public. Avec la crise économique, on voit l’exacerbation des tensions sociales dans notre pays. L’absence de justice est en train de faire des brûlés vifs. Et, c’est devenu un phénomène naturel dans notre pays. La brutalité des forces de défense et de sécurité à l’occasion des manifestations, on n’en parle pas. Ce qui s’est passé à Kamsar est un exemple. Un manifestant a trouvé la mort suite à la bavure de nos forces de défense et de sécurité. C’est une sorte de continuité de la violation des droits de l’Homme, la violation des libertés fondamentales dans notre pays. Ce sont là entre autres choses que nous allons dénoncer à l’occasion de nos manifestations », a succinctement argumenté, le député de l’UFDG.
Répondant le ministre conseiller personnel du Président, Tibou Kamara qui a demandé à l’opposition de sursoir à toutes manifestations politique pour donner place au dialogue, Ousmane Gaoual a déclaré : « J’ai entendu le Ministre Tibou parler d’un chronogramme. J’ai bien envie de savoir pourquoi il n’y a pas de chronogramme jusqu’à présent. Un chronogramme est une étape indicative. Rien de tout ça n’a été fait. La CENI continue à défier l’Etat».
« Nous allons manifester jusqu’à ce que le pouvoir nous entende. Parce que j’entends des gens comme Bantama Sow sortir la sempiternelle menace de contre-manifestants. Il faut donc craindre des violences. Et s’il y a des violences, il faut dire qu’il n’y aura plus de dialogue. Il n’y a plus de possibilité de se retourner autour de la table. Il n’y aura plus de possibilité de faire la paix avec le Gouvernement. Il va falloir en découdre jusqu’à ce que le pouvoir change dans notre pays », a-t-il dit.
Mais alors que l’UFDG s’attèle à la mobilisation de ses militants pour la manifestation de rue, trois des membres non des moindres de l’opposition unissent leurs efforts pour les élections locales prochaine. Une situation qui pourrait d’une façon ou d’une autre affectée la dynamique de manifestation à travers laquelle, l’opposition entend encore faire pression sur le pouvoir.

Le Continent