L’aide internationale commence à arriver en Sierra Leone après l’appel à l’aide du président, Bai Koroma. Les recherches continuent pour retrouver les 600 disparus après les inondations qui ont fait plus de 300 morts lundi à Freetown.
Alors que les habitants de Sierra Leone pleurent encore leurs morts, dont plus de 100 enfants, emportés par les coulées de boue et les inondations qui ont frappé Freetown tôt lundi matin, les enterrements collectifs vont commencer jeudi 17 août, de nombreux corps étant non identifiables.
Sur les bâtiments publics du pays, les drapeaux ont été mis en berne pour une semaine de deuil national. À midi, mercredi, une minute de silence a été observée dans la capitale.
Cette catastrophe, une des pires de l’histoire du pays, causée par trois jours de pluies torrentielles, a fait plus de 300 morts à Freetown dans la nuit de dimanche à lundi, selon la Croix-Rouge locale, qui dit savoir que « le bilan sera plus élevé ». Des responsables à la morgue centrale de la capitale sierra-léonaise ont déjà évoqué le nombre de 400 morts, et les efforts se poursuivent pour retrouver les corps de 600 disparus, parfois à l’aide d’engins de chantier, parfois avec des outils de fortune.
« Nous avons reçu 105 enfants », a précisé mercredi à l’AFP Mohamed Sinneh Kamara, un employé de la morgue.
Les victimes qui n’avaient pas pu être identifiées en fin de journée mercredi seront enterrées dans la localité proche de Waterloo jeudi et vendredi, aux côtés des tombes de personnes décédées pendant l’épidémie du virus Ebola (4 000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015).
À la morgue centrale, où règne une odeur pestilentielle, des habitants tentent d’identifier leurs proches dans des amas de corps. « Je suis venu pour retrouver le corps de ma sœur. J’allais la voir le [lundi] matin, j’ai vu un morceau de la montagne tomber sur eux et tout le monde est mort. Sa maison a été détruite », a confié à l’AFP Ishmeal Tomboyeke.
Conditions précaires pour les survivants
« Il y a un besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d’autres inondations sont encore possibles », a expliqué Adele Fox, coordinatrice santé pour l’ONG Concern Worldwide.
Située en bordure de mer, Freetown – surpeuplée avec environ 1,2 million d’habitants – est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies : dysenteries et choléra notamment. Des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles, mais jamais jusqu’ici à une telle échelle.
« Nous sommes débordés », avait reconnu mardi, très ému, le chef de l’État, Ernest Bai Koroma, lors d’une visite à Regent.
L’aide internationale commence à arriver pour aider les milliers de survivants désormais sans abris : l’ambassade d’Israël au Sénégal a envoyé 20 000 portions de nourriture et « de l’eau propre, des couvertures et d’autres produits nécessaires vont suivre ». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a également commencé à distribuer de l’aide à 7 500 personnes, tandis que le Royaume-Uni participe à la coordination des opérations avec les autorités de son ancienne colonie, indépendante depuis 1961.
La Croix-Rouge a quant à elle débloqué 275 000 dollars (234 000 euros) pour les opérations de recherche et pour apporter les premiers secours à quelque 9 000 habitants de Freetown. À Bruxelles, la Commission européenne a annoncé mettre à disposition une première aide humanitaire d’urgence de 300 000 euros.
Avec AFP