« Je suis Peter Pan. Je l’assume. » Cela ne empêche pas Cyril Hanouna de gérer une société de production au chiffre d’affaires annuel de 59 millions d’euros.

Impossible de parler de Cyril Hanouna sans parler de ce que vous gagnez. Quel est votre rapport à l’argent ?
Vous n’imaginez pas le nombre de Tweets qui mettent en parallèle le contrat de Neymar de 200 millions d’euros et le mien de 250 millions d’euros. Je rappelle que les 250 millions correspondent à un contrat pour produire des émissions pendant cinq ans, ce n’est pas mon salaire… Je gagne très bien ma vie, il ne faut pas s’en cacher, mais je fais mon métier avant tout pour m’amuser. Je l’ai toujours fait. A Comédie, je gagnais 1 200 francs par mois et j’étais le plus heureux des hommes, parce que je faisais ce que j’aimais. Aujourd’hui, je souhaite mettre l’argent au profit d’une grande cause. Mon rêve, c’est de créer un jour, comme Coluche, quelque chose comme les Restos du cœur, mais concernant le logement. Avec l’association Les Anges de la rue, nous essayons de repérer les immeubles, les hôtels à l’abandon pour les rénover et les mettre à disposition.

Votre contrat est le plus important jamais signé en télé. Y aurait-il de l’envie, de la jalousie ?
Ce qui est fou, c’est qu’on me proposait davantage sur les autres chaînes ! Sur TF1, c’était énorme, M6 pareil, mais je suis resté chez Bolloré. L’histoire est incroyable. Je devais signer avec Nicolas de Tavernost sur M6. Je voulais avoir ma revanche, le “Morning Live” n’avait pas marché quand j’y étais. J’appelle Vincent Bolloré pour le prévenir. Il me dit : “Laisse-moi une heure !” Puis il revient vers moi : “On veut te garder.” Je préviens mon associé, Stéphane Courbit. Le contrat que C8 m’offre est de cinq ans. A 2 heures du matin, tout est bouclé. C’est une question de fidélité à Vincent Bolloré. C’est le seul qui me suit et croit en moi depuis quinze ans. Je prends donc la décision de rester sur C8. Mais il y a encore le rendez-vous du lendemain matin avec Nicolas de Tavernost. A 2 h 30, dans la nuit, Stéphane expédie un SMS au patron de M6. A 6 h 30, coup de fil de Nicolas de Tavernost. Je suis mal. Je ne veux pas qu’il pense que j’ai fait monter les enchères. Nicolas a été très cool, il m’a dit : “Si jamais tu ne signes pas, je t’attends.” Si Vincent Bolloré n’avait pas repris le groupe Canal+, j’en serais parti. J’aime beaucoup M6 et peut-être encore plus son boss, pour son élégance.

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