Mercredi 31 octobre2018. Conakry, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheik Sacko a procédé à l’ouverture de l’atelier de relecture et de validation des textes d’application de la loi portant prévention , détection et répression de la corruption et des infractions assimilées . Outre les experts nationaux et internationaux, cet atelier réunit les représentants des Structures nationales et Internationales impliquées dans la prévention et la lutte contre la corruption.
Placé sous l’égide de la Direction nationale de la législation , Ministère de la justice avec l’appui technique et financier par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cet atelier est prévu du 31 au 1er novembre. Contribuer au renforcement du cadre juridique et institutionnel de la Guinée en matière de prévention et de lutte contre la corruption est l’objectif visé
Procédant à l’ouverture, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheik Sacko soutient qu’Il y’a beaucoup de secteurs en Guinée qui essayent de rédiger des lois sans se référer au Ministère de la Justice. « Ça ne se fait dans aucun pays même dans les pays Latins. C’est pourquoi, elles restent sans effet. C’est le moment et le lieu de dire que nous devons tous se mobiliser pour engager une lutte féroce contre la corruption qui existe dans notre pays et qui existe aussi dans la sous région », confie-t-il.
Poursuivant, il soutient qu’il y’a quelque chose qu’il dit souvent, « la corruption est lieu à la nature humaine. Il y’a la corruption en France et aux Etats Unis. La différence entre eux et nous, ils ont des textes bien ficelés. Celui qui ça donne à la pratique, est automatiquement sanctionné. Quel que soit son statut, c’est ça la différence. Il faut qu’on arrive à ça en Guinée. Les sanctions prévues dans la loi et notamment le décret sur lequel vous allez travailler, il faut absolument des sanctions importantes la dessus », marte-t-il.
Parlant des efforts du Gouvernement dans la lutte contre la corruption, Me Cheik Sacko estime que l’actuel gouvernement a donné un exemple aux deux Agences, l’office guinéen des chargeurs et le directeur général de l’office guinéen des publicités. « J’ai donné des instructions au parquet de Kaloum, de traiter ce dossier jusqu’au bout. Politiquement, je l’assume. Il y’a eu l’Inspection de l’Etat, un Espère comptable indépendant qui a travaillé dans ce dossier, les magistrats ne sont pas des magiciens, ils n’inventent pas. On les rapporte les dossiers, c’est après qu’ils appliquent le code pénal », précise-t-il.
Pour sa part, le Directeur Pays adjoint en charge des Opérations du PNUD Guinée, Titus Osundina rappelle que cette action se poursuivra. « Nous continuerons notre engagement ferme à soutenir la promulgation des lois à ce Ministère et toutes les institutions concernées pour la mise en œuvre et la pérennisation de cet acquis. Je remercie le gouvernement pour son soutien contre la corruption ».
De son côté, Mohamed Lamine Kaba, directeur national de la Législation a noté que cet atelier porte sur la relecture et de validation des textes d’application de la loi anticorruption. « Il s’agit fondamentalement de trois textes qui sont importants. Le premier texte porte sur la déclaration du patrimoine par les personnalités autres que celles qui sont visées par l’article 36 de la Constitution ; le deuxième porte sur les attributions, fonctionnement et organisation de l’Agence national de lutte contre la corruption et le troisième porte sur les procédures de réception des plaintes, des dénonciations et la protection des lanceurs d’alertes. Je pense que chacun de nous est conscient du danger de la corruption dans notre société ».
Selon les organisateurs, les résultats attendus sont : un avant-projet des trois (3) décrets et un arrêté seront validés ; le dispositif réglementaire sur la lutte contre la corruption sera renforcé; les recommandations pertinentes issues de cet atelier seront intégrées à l’avant-projet des décrets.

Mouctar Diallo, Conakryplanete.info 622323958