Cherif Mohamed Abdallah est président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaire (GOHA). Dans cet entretien accordé à notre reporter, il nous parle du cas des victimes de pillages des différentes manifestations, la situation économique actuelle du pays et les faiblesses des autorités guinéennes à faire face aux revendications des Bien que les commerçants paient la taxe à l’Etat, mais Abdallah Cherif soutient qu’ils ne sont pas en sécurité, c’est pour quoi ils demandent des dédommagements à l’Etat.

« Puisque les commerçants ne sont pas en sécurité, et ils paient des taxes à l’Etat, alors s’ils sont victimes, il n’y’a pas d’autres voies que de réclamer leur indemnisation à l’Etat. Comme les commerçants ne paient pas l’impôt ni à l’UFDG, ni au RPG et non moins à un autre parti politique, alors lorsqu’ils sont victimes, ils réclament à l’Etat : maintenant dire qu’on va dissocier ces dossiers à d’autres dossiers politiques, ou à des négociations politiques, celui qui le dit c’est mal comprendre les choses », a-t-il réitéré.

D’autres sujets que le président du GOHA a abordé, c’est la situation économique actuelle du pays : « Notre regard sur la situation économique en Guinée est extrêmement difficile. Il y a trop de parole, mais il n’y’a pas de chose concrète. Quand on veut faire venir les investisseurs dans un pays, il y’a des préalables. Il faut bien s’entendre et se comprendre avec ceux qui détiennent la scène de distribution dans le pays. Il n’y’a aucun investisseur dans le monde entier qui investit dans un pays s’il n’est pas assurer à 100% qu’il peut vendre ce qu’il va produire ». Et d’ajouter : « Il faudrait que les gens comprennent que des investisseurs sont des commerçants. Aucun investisseur ne vient en Guinée parce que nous sommes beaux ou bien, mais il vient pour chercher de l’argent. Si par exemple, ’ils amènent un million de dollars, cent mille dollars ou dix millions de dollars, c’est dans l’espoir de gagner cent millions, deux cent ou un milliard de dollars sinon ils ne vont pas investir. Il faut avoir des gens qui connaissent le terrain, des hommes d’expériences pour savoir comment nous aussi nous pouvons tirer profit dans ça. Si l’Etat regarde seulement de son côté parce qu’un investisseur vient investir et paye les taxes, mais il y a aussi les distributeurs qui sont dans le pays. Il faut penser à eux ». Il a par ailleurs demandé à ce que les opérateurs soient en sécurité : « Il faut penser comment sécuriser ceux qui sont chez vous. Il faut penser comment associer les opérateurs guinéens avec les investisseurs étrangers qui viennent ».

Après avoir fini de parler des faiblesses des autorités guinéennes, Abdallah Cherif est revenu sur le rôle du GOHA à travers le monde : « En Guinée, nous n’avons pas de bonnes routes, pas d’eau. La sécurité n’est pas assurée à 100%. Il y’a l’incertitude et souvent, il y a des tensions politiques. Il y a des promesses non tenues par les autorités. Ce sont ces difficultés là que nous avons sur le terrain. Nous voyageons et nous sommes en contact avec beaucoup d’opérateurs à travers le monde.

Depuis la création de GOHA en 2003 nous avons puis l’installer dans tous les continents. Nous avons des représentations valables dans tous les pays. Nous intervenons pour les ressortissants Guinéens d’ailleurs et pour d’autres opérateurs étrangers aussi quand nous sommes saisis pour un problème, nous essayons de régler à l’amiable ou nous prenons des avocats pour défendre dans les différents pays à travers le monde », a-t-il confié.

Alpha Barry